Un échange sur les religions avec 130 jeunes réunis sous l’égide de la Fédération des centres sociaux et socioculturels de France s’est déroulé dans une atmosphère tendue le 22 octobre, une semaine après l’assassinat de Samuel Paty, confie la secrétaire d’État à la Jeunesse et à l’Éducation Sarah El Haïry dans une interview accordée le 14 octobre au Point.
«Voilà ce que les jeunes m’expriment très directement: certains disent qu’ils veulent « interdire le droit au blasphème », que « les journalistes sont pro-israéliens », qu’il faut « interdire aux journalistes de parler de l’islam », le « souhait de porter le voile au lycée »», relate-t-elle.
«En désaccord avec eux», Sarah El Haïry indique qu’elle leur a expliqué «le sens de la laïcité, pourquoi la loi de 2004 [sur l’interdiction des signes religieux à l’école, ndlr] offre un cadre pour l’exercice de la liberté de conscience à l’école, pourquoi notre État n’est pas raciste et comment la République nous protège et permet notamment des échanges aussi francs et libres que nous avions ce jour-là.»
«Je conclus en disant qu’il est important de respecter le pacte républicain», ajoute-t-elle.
«Personne ne se lève, au début, personne ne chante»
«Pour créer un mouvement commun», elle a ensuite décidé de chanter avec ces jeunes la Marseillaise, mais le malaise s’est avéré profond.
«Je suis particulièrement seule. Je cherche l’unité autour de l’hymne, mais personne ne se lève, au début, personne ne chante…», indique la secrétaire d’État.
À la suite de cette réunion, Sarah El Haïry a envoyé une inspection au sein de la Fédération des centres sociaux et socioculturels de France. Selon elle, cela ne vise pas la liberté de parole des jeunes mais «la manière dont ont été conduits les travaux pendant les quatre jours».
Source: Avec Sputnik