Le 10 janvier a été un mardi noir pour l’Afghanistan qui a vécu ce jour-là un double attentat à Kaboul, revendiqué par les talibans, et un autre à Kandahar que personne n’a revendiqué, les deux attaques ayant emporté plus de 50 vies, dont celles de cinq diplomates émiratis.
Venus en Afghanistan pour réaliser des projets éducatifs et humanitaires, cinq diplomates émiratis ont été victimes d’un attentat, perpétré cette fois à Kandahar, dans le sud du pays. Un deuil national de trois jours a été décrété aux Émirats arabes unis.
Les talibans ont formellement nié toute implication dans l’attentat de Kandahar, bien qu’ils aient revendiqué sans hésiter celui de Kaboul qui avait tué ce jour même plus de 50 personnes.
Selon les talibans, l’explosion à Kandahar est le résultat des rivalités intestines entre les autorités locales, et les experts ne l’excluent pas non plus, mais se perdent toutefois dans des conjectures.
« Je pense que les talibans doivent nier en bloc toute implication dans cet attentat, le Pakistan n’admettant en aucun cas que les talibans revendiquent cette explosion. Il ne l’admettra pas pour ne pas provoquer la colère des Émirats qui pourrait déclarer les talibans leurs ennemis (…) Quoi qu’il en soit, le renseignement pakistanais et les talibans auraient pu par cette explosion mettre en garde les Émirats contre le refus de payer le tribut », a déclaré à Sputnik l’ancien vice-ministre afghan de l’Intérieur Abdoul Hadi Khaleed.
Et de concéder toutefois que les talibans avaient des possibilités réduites pour enrôler des exécutants pour une opération aussi compliquée qu’une explosion dans la résidence du gouverneur de Kandahar.
« La guerre se poursuit effectivement en Afghanistan, et des rivalités dans la lutte pour le pouvoir déchirent le pays (…) Dans le cas qui nous occupe, il y a eu sans doute des agents recrutés par des services secrets très professionnels, et je ne vois pas dans la région d’autres services spéciaux de ce niveau à part ceux du Pakistan », a estimé l’interlocuteur de l’agence.
Selon le général, les autres services spéciaux présents dans la région n’ont ni le professionnalisme nécessaire ni même la cruauté requise pour perpétrer un crime aussi sordide. Mardi soir, une violente explosion dans la résidence du gouverneur de Kandahar a fait au moins 13 morts et à peu près autant de blessés, dont le gouverneur et l’ambassadeur émirati en Afghanistan.
Cinq diplomates émiratis figurent parmi les victimes de l’attentat. Selon la police locale, les explosifs avaient été placés dans les canapés et ont détonné pendant le dîner, de sorte que certaines victimes, totalement brûlées, n’ont pu être identifiées.
Source: Sputnik