Quelque 70 acteurs du numérique, dont les géants Google et Facebook, s’engagent, dans le cadre du collectif « Tech For Good » à l’initiative du président français Emmanuel Macron, à « prendre leurs responsabilités » pour « une juste contribution aux impôts » dans les pays où ils opèrent.
Cette promesse est incluse dans « l’Appel de Tech For Good », rendu public lundi par le palais présidentiel de l’Elysée, à Paris, qui vise à « tracer les grandes lignes des principes et des valeurs » pour faire d’internet « un espace libre, ouvert et sûr » au niveau mondial, selon la présidence française.
Cet appel a été signé par « plus de 75 » dirigeants du numérique, « représentatifs de la diversité » du secteur: grands groupes (Google, Facebook, Microsoft, Twitter, Snapchat, Huawei…), licornes, startups, ONG, fondations et entreprises françaises comme Thales, Orange ou Iliad. Manquent à l’appel deux géants, Amazon et Apple, mais qui ont fait part de leur « envie de le signer », selon l’Elysée.
Dans cet appel, le collectif prend huit engagements pour réguler ensemble le numérique, notamment avec des « mesures transparentes » pour « prévenir la diffusion de contenus pédopornographiques, terroristes ou d’extrême violence », ou pour garantir « la liberté de choix des consommateurs ».
Ces groupes s’engagent aussi à prendre leurs » responsabilités économiques et sociales par une juste contribution aux impôts des pays dans lesquels ils opèrent », un sujet particulièrement sensible alors que les « GAFA » (acronyme désignant Google, Amazon, Facebook et Apple), sont accusés de payer le moins d’impôt possible dans de nombreux pays, notamment européens.
Cette promesse n’est pas contraignante mais « la signature engage » ces groupes, qui « pourront donc être interpellés par les médias ou les autorités publiques s’ils tiennent un double discours », souligne-t-on à l’Elysée.
« Cela donne » en outre aux dirigeants comme Emmanuel Macron une « base » dans les discussions internationales sur la régulation du numérique, en particulier le « Digital Services Act » de l’UE qui doit être présenté en décembre. La France est à l’offensive dans la lutte contre l’optimisation fiscale en ayant décidé de prélever une « taxe Gafa » à partir de cette année malgré le risque de représailles américaines.
Le collectif « Tech for Good » a été lancé en 2018 pour débattre de la façon dont les nouvelles technologies peuvent contribuer au bien commun, comme l’éducation et la santé. Après s’être réuni en 2018 et 2019, il a dû annuler son rendez-vous annuel – prévu en juin puis reporté à novembre – à cause de la crise du Covid-19. Son prochain sommet est prévu en juin 2021.
Source: AFP