Le chef de l’Institut d’études sur la sécurité nationale en ‘Israël’ (INSS) estime que l’entité sioniste ayant des intérêts au Yémen devrait chercher à sortir l’Arabie saoudite du bourbier coûteux de la guerre au Yémen.
Ari Heistein a évoqué dans une note l’importance du dossier yéménite et indiqué que la stratégie de la coalition saoudienne dans ce pays était dans l’impasse.
Dans son article publié, le 2 décembre, dans le magazine américain The National Interest, M.Heistein a écrit que les alliés de Riyad étaient non seulement incapables de détruire l’armée yéménite et les forces d’Ansarullah, mais incapables de les affronter.
Heistein a également ajouté : « Ces dernières années, nous avons constaté une augmentation de l’ampleur, de la précision et de la complexité des attaques menées par les Houthis (Ansarullah). Actuellement, le cours de la guerre au Yémen est très vague en raison du changement imminent du gouvernement américain, de l’échec des efforts saoudiens, ces dernières années, pour unir leurs alliés et pour parvenir à une résolution politique de la crise yéménite. Malgré tous ses efforts, il est clair que l’Arabie saoudite est incapable de se débarrasser d’une guerre qui lui a coûté cher en termes de pertes civiles, de coûts financiers et de notoriété internationale ; car s’il veut se retirer du Yémen avant d’arriver à une solution politique, cela provoquera la chute du gouvernement démissionnaire de Mansour Hadi au Yémen sous la pression des Houthis. Alors, Ryad n’aura plus de canal d’influence dans ce qui est souvent décrit comme son arrière-cour. »
Israël doit soutenir le CTS
Ari Heistein a ensuite écrit que si cette ambiguïté dans le dossier yéménite amène Tel-Aviv à réviser sa politique dans la guerre au Yémen, il devrait envisager de changer sa politique pour soutenir le Conseil de transition du Sud (CTS).
« Pour sauvegarder ses intérêts face à d’éventuels changements dans la politique saoudienne au Yémen, Israël doit envisager de soutenir le Conseil de transition du Sud (pro-émirati, ndlr) qui cherche l’indépendance.
Si le sud du Yémen devient indépendant, cela pourrait très bien servir les intérêts d’Israël. Le Conseil de transition et ses partisans émiratis ont montré dans la pratique qu’ils étaient prêts à opérer dans la région sans qu’ils fassent confiance au soutien des Saoudiens, et que leur montée au pouvoir pourrait donner à Riyad une chance de mettre fin à son implication coûteuse dans cette guerre. Ainsi, le « gouvernement Houthi » sera également assiégé de manière substantielle par des forces hostiles », a-t-il écrit.
Cependant, Ari Heistein a avoué que le Conseil de transition du Sud ne saura jamais affronter l’armée et les comités populaires yéménites.
Selon lui, les séparatistes du sud du Yémen n’avaient aucun intérêt à se déplacer vers le nord.
Désintégration du Yémen et acquérir des alliés autour de Bab al-Mandeb
Selon Ari Heistein, « la désintégration du Yémen est la meilleure alternative à l’optimisme excessif qui pense qu’il est possible de former un gouvernement au Yémen et de se débarrasser des Houthis ».
Ari Heistein a qualifié la montée en puissance du soi-disant « Conseil de transition du Sud » de développement positif dans les relations de ce groupe avec le régime sioniste.
Deux jours après l’annonce de l’accord de normalisation entre les Émirats arabes unis et Israël, le vice-président du STC, Hani Bin Brik, a déclaré son intérêt à visiter Tel Aviv, à rencontrer des Juifs du Sud-Yémen, puis à se rendre avec eux à Jérusalem (AlQuds occupée, ndlr) pour prier.
Il a ensuite prétendu que grâce à cette amélioration des relations, Israël pourrait avoir des alliés autour de Bab al-Mandeb, l’un des passages maritimes les plus importants du monde.
Sources: The National Interest + PressTV