Plus de 700 navires de guerre iraniens ont participé ce 9 janvier à un défilé militaire naval à l’occasion du cinquième anniversaire de l’interception de marins américains dans le golfe Persique, rapporte l’agence de presse iranienne Tasnim.
«Le défilé naval, qui s’est tenu le matin du samedi 9 janvier près de l’île stratégique de Farsi, dans la province de Boucher au sud du pays, a impliqué plus de 700 bateaux et navires militaires des forces maritimes du Bassij et de la Marine du corps des Gardiens de la révolution islamique», rapporte l’agence.
« Les forces maritimes sont entièrement préparées pour exécuter les missions appropriées au plus vite, en cas de menace contre les côtes de l’Iran », a averti le commandant de la 2ème zone des forces maritimes iraniennes le colonel Ramazane Zirahi.
Le vendredi, le commandant en chef du Corps des gardiens de la révolution islamique en Iran (CGRI) le général Hossein Salami a inauguré une nouvelle base de missiles maritimes située sur le golfe persique. Il a dit : « Cette base est l’une de bases de stockage des missiles des forces maritimes. Sa longueur mesure des kilomètres et elle est capable de riposter à n’importe quelle menace de la part de l’ennemi », avait-il averti.
Sa mise en garde intervient dans un climat de tension entre son pays et les Etats-Unis dont le président sortant mène la politique du bord du gouffre. Il a dépêché dans la région le porte-avions USS Nimitz et le sous-marin nucléaire USS Georgia, escorté des croiseurs USS Port Royal et USS Philippine Sea, et d’autres pièces maritimes dans la région. Menaçant de frapper au cas où Téhéran vengeait l’assassinat dans un raid américain le 3 janvier 2020 de son chef de l’unité al-Qods du CGRI le général Qassem Soleimani. Auparavant des médias occidentaux ont évoqué l’éventualité d’une attaque contre l’Iran avant son départ de la Maison blanche.
Après l’invasion que ses partisans ont réalisée contre le siège du Congrès américain, pour l’empêcher de confirmer la victoire du démocrate Joe Biden à la présidentielle, ce scénario semble être plus exclu que jamais. Trump se trouvant bien acculé au mur, subissant des pressions de tous les bords.
Il pourrait être sous le coup d’une enquête judiciaire sur les évènements du Capitole, menée par le procureur fédéral de Washington, Michael Sherwin. Dans un communiqué ce dernier a affirmé que l’enquête et les accusations toucheront Trump en raison des déclarations qu’il avait faites devant les manifestants avant qu’ils ne lancent l’assaut contre le Capitole.
Donald Trump s’était adressé le mercredi 6 janvier à la foule, encourageant ses partisans à avancer vers le Congrès, avant de publier une vidéo où il répétait sans preuve que l’élection leur avait été «volée».
Des pressions énormes sont également exercées sur lui pour l’obliger à quitter ses fonctions à la date du 20 janvier et suggérant une procédure de destitution, en application du 25eme amendement de la constitution américaine.
La cheffe de la Chambre des représentants, la démocrate Nancy Pelosi qui l’accuse avec ses sympathisants d’avoir participé à une «tentative de coup d’Etat» a donné ses directives pour lui faire subir un interrogatoire à la commission des règles du Congrès s’il ne présente pas sa démission.
Le texte de l’interrogatoire l’accuse d’implication dans « des crimes importants et d’incitation à l’insurrection ».
Mme Pelosi œuvre de concert pour l’empêcher de lancer des attaques qui pourraient s’imposer dans l’agenda de la prochaine administration de Joe Biden.
Elle a révélé avoir « discuté avec des responsables militaires et de hauts fonctionnaires à la Maison Blanche pour prendre les mesures préventives pour empêcher Trump de réaliser des actes d’agression ou de lancer une frappe nucléaire durant les deux dernières semaines » qui lui restent de son mandat.
« Le président cinglé ne peut être aussi dangereux pour le pays comme il le pourrait maintenant », a-t-elle affirmé.
Le président sortant semble même être boudé par son camp qu’il accuse de trahison. Deux membres du gouvernement, les ministres de l’Education et des Transports, Elaine Chao, ont démissionné.
Depuis que le vice-président Mike Pence lui a demandé de léguer le pouvoir à son successeur démocrate vainqueur des élections, les langues contestatrices se sont déliées dans le camp républicain.
Liza Morkowski lui a elle aussi demandé de partir. Elle est la première sénatrice républicaine qui s’exprime de la sorte.
« Il a causé assez de tort et doit partir. Il a besoin de faire quelque chose de bien », a-t-elle dit.
Et Mme Morkowski d’insister : « il doit partir. Il ne viendra pas pour la cérémonie d’investiture. Il se fiche de ce qui se passe à cause du coronavirus. Il joue au golf. Ou il se trouve dans le bureau ovale où il blâme tous ceux qui étaient ses fidèles, même le vice-président ».
Ses comptes Facebook et Instagram, déjà suspendus mercredi soir, ont été bloqués jeudi 7 janvier.
Pendant que Trump jouait au golf, 700 bateaux et navires iraniens défilaient dans le golfe persique. Une démonstration de force inédite. Il faut croire que l’Iran a eu le dernier mot.