Le contraste entre les propos du haut représentant de l’Union européenne pour les Affaires étrangères tenus lors de sa visite à Moscou et ceux formulés après son retour à Bruxelles est pointé par la diplomatie russe.
Josep Borrell avait «toutes les possibilités d’exprimer ses conclusions» lors de la conférence de presse tenue avec Sergueï Lavrov. Personne n’a limité ni le temps ni le format de son discours, précise le ministère russe des Affaires étrangères aux journalistes.
Pour le ministère russe, «cela ne fait que confirmer la manière dont la politique de l’Union européenne est définie et par qui».
À l’issue de sa récente visite, le chef de la diplomatie européenne a estimé sur le site officiel de la diplomatie de l’UE que la Russie considérait les valeurs démocratiques « comme une menace existentielle » et s’éloignait davantage de l’Europe. Il a également laissé entendre l’éventuelle mise en place de nouvelles sanctions contre le pays.
Un nouveau régime de sanctions en matière de droits de l’homme pourrait être instauré, a-t-il indiqué.
Lors de son déplacement à Moscou, qui a duré trois jours, du 4 au 6 février, M.Borrell avait qualifié le vaccin Spoutnik V de «bonne nouvelle pour l’humanité». Disant espérer que l’Agence européenne pour les médicaments pourrait l’enregistrer.
Constant que les relations entre la Russie et l’UE étaient tendues et que «l’affaire Navalny est un plus bas», il avait toutefois indiqué que les pays membres de l’UE n’avaient jusque-là pas envoyé de nouvelles propositions de sanctions contre Moscou.
«Pas l’intention de le tolérer»
Pour sa part, le porte-parole de Vladimir Poutine s’est abstenu de commenter la déclaration du chef de la diplomatie européenne assurant qu’il ne savait pas si l’expulsion des trois diplomates européens avait influencé la position de Josep Borrell.
«Je ne prétends pas juger ce qui aurait pu influencer une telle évaluation», indique-t-il.
Le 5 février, le ministère russe des Affaires étrangères a annoncé l’expulsion de diplomates allemand, polonais et suédois qui avaient participé à des rassemblements illégaux en soutien à l’opposant Alexeï Navalny en janvier. La diplomatie européenne a en réponse demandé à Moscou de reconsidérer sa décision.
Sur cette décision, le porte-parole du Kremlin a assuré que cette décision est «une conséquence des actions entreprises par certaines missions étrangères à Moscou».
«La partie russe a clairement démontré qu’elle n’avait pas l’intention de le tolérer», insiste Dmitri Peskov.
Source: Avec Sputnik