Au moins trois roquettes ont visé, lundi 22 février, l’ambassade des États-Unis à Bagdad, ont indiqué à l’AFP des sources de sécurité, la troisième attaque contre des intérêts de l’occupation en Irak en une semaine.
Une roquette est tombée dans la Zone verte, où se trouve le siège de l’ambassade, tandis que d’autres se sont écrasées dans les zones situées autour de ce quartier ultra-sécurisé qui abrite également des institutions étatiques et d’autres représentations diplomatiques, précisent-elles.
Peu après cette attaque non-revendiquée, les Etats-Unis ont averti qu’ils tiendraient l’Iran pour « responsable » des actions en Irak de ses alliés.
Selon le porte-parole de la diplomatie américaine, Ned Price, les forces américaines éviteraient toutefois d’alimenter une « escalade qui jouerait en faveur de l’Iran ».
En riposte aux attaques américaines contre les positions des forces de mobilisation populaire Hachd al-Chaabi, qui combattent Daech avec l’aide de conseillers iraniens, des installations militaires et diplomatiques américaines ont été prises pour cibles en Irak depuis l’automne 2019 par des dizaines de roquettes ainsi que par des attaques à la bombe sur le réseau routier, mais la plupart de ces actions étaient menées à Bagdad.
Des missiles iraniens ont aussi frappé l’aéroport d’Erbil en janvier 2020, en même temps que la base Aïn Asad située dans la province d’Al-Anbar, à l’ouest de l’Irak, en riposte à l’assassinat du général iranien Qassem Soleimani par une frappe de drone américain à Bagdad.
Depuis l’assassinat de Soleimani, au côté du chef-adjoint du Hachd al-Chaabi, Abou Mahdi al-Mohandes et de 10 de leurs compagnons iraniens et irakiens, le parlement irakien a voté à la majorité en faveur du retrait des forces américaines et de la coalition internationale.
Cette demande a été ratifiée par le gouvernement d’Adel Abdel Mahdi lequel a envoyé deux messages au Conseil de sécurité et au commandement américain exigeant ce retrait. Mais les Etats-Unis ont refusé d’obtempérer prétextant que certaines composantes du parlement s’étaient abstenues de voter.
Depuis l’avènement d’un nouveau Premier ministre, Moustafa Kazimi, cette requête semble avoir été écartée, malgré les déclarations allant dans le sens contraire. Face au refus américain, des groupes de résistance se sont formées pour les contraindre à se retirer.