Le fondateur de l’organisation spécialisée dans la publication de documents confidentiels refuse d’être traduit en justice aux États-Unis, les autorités américaines n’ayant pas rempli ses conditions.
Le fondateur de WikiLeaks Julian Assange a finalement signifié son refus d’être extradé vers les États-Unis, suite au non-respect des conditions qu’il avait avancées, ont déclaré ses avocats cités par le Washington Post.
Auparavant, M. Assange s’était dit prêt à se rendre aux États-Unis, où il court le risque de lourdes accusations, à condition que ses droits soient garantis, notamment si le président américain faisait preuve de clémence envers Chelsea Manning, a annoncé mercredi le site WikiLeaks.
« Assange est prêt à venir aux États-Unis à condition que ses droits soient garantis », avait écrit WikiLeaks sur Twitter, à la suite de la décision de Barack Obama de commuer la peine de Chelsea Manning, condamnée en 2013 à 35 ans de prison pour avoir transmis plus de 700 000 documents confidentiels à WikiLeaks.
À trois jours de son départ de la Maison Blanche, Barack Obama a commué mardi la peine de la lanceuse d’alerte. Chelsea Manning, une militaire transsexuelle qui s’appelait auparavant Bradley Manning, sera libérée le 17 mai. La femme de 28 ans avait tenté de mettre fin à ses jours en octobre, après une première tentative de suicide en juillet.
Interrogé par l’AFP, un avocat de M. Assange aux Etats-Unis, Barry Pollack, a souligné que la commutation de peine décidée par le président américain restait de toute manière en deçà des attentes formulées par l’Australien de 45 ans.
« M. Assange salue le fait que la peine de Mme Manning soit réduite (…), mais c’est bien en dessous de ce qu’il voulait », a-t-il dit en expliquant qu’Assange avait notamment appelé à la libération « immédiate » de Manning.
L’avocat a également rappelé que son client n’avait pas été officiellement « inculpé » aux Etats-Unis et que le département américain de la Justice n’avait pas formulé de demande d’extradition à son encontre.
L’avocate Melinda Taylor, qui défend également les intérêts du fondateur de WikiLeaks a également confirmé que la commutation de peine à l’égard de Manning n’était « pas du tout ce qu’Assange demandait ».
Julian Assange est réfugié à l’ambassade d’Equateur à Londres depuis juin 2012 pour éviter une extradition vers la Suède où des accusations de viol sont portées à son encontre et qu’il nie. Julian Assange affirme craindre que Stockholm ne l’envoie ensuite vers les Etats-Unis où il devrait répondre de la publication par WikiLeaks des documents militaires et diplomatiques révélés par Chelsea Manning.
Sputnik