Rodrigo Duterte a menacé d’initier «immédiatement» le départ des forces américaines cantonnées aux Philippines si les États-Unis essayaient d’y déployer leurs armes nucléaires.
Washington devra retirer ses troupes qui se trouvent aux Philippines conformément à l’accord bilatéral sur un droit de visite de forces armées (VFA), s’il s’avère qu’il tente d’y déployer ses armes nucléaires, a déclaré le Président Rodrigo Duterte à la base aérienne de Villamor, à Pasay.
«Nous ne le voulons pas […] mais je vous préviens que si je reçois des informations concrètes selon lesquelles vous avez apporté des armes nucléaires chez nous, je vous demanderais immédiatement de partir et je mettrais immédiatement fin à l’accord sur les forces étrangères (VFA)», a indiqué le chef d’État dont les propos ont été repris par l’agence de presse officielle PNA.
Selon M.Duterte, la Constitution interdit la présence de telles armes aux Philippines.
«Ami de tous et ennemi de personne»
Ce pays d’Asie du Sud-Est, qui abrite plusieurs bases navales et aériennes américaines, serait «le premier à être touché» si un conflit militaire éclatait entre Washington et Pékin, a expliqué le chef de l’État.
Manille «mènera une politique étrangère indépendante» et sera «ami de tous et ennemi de personne» pour se mettre hors de danger, a-t-il ajouté.
M.Duterte a donné cette conférence de presse le 28 février, peu après la cérémonie d’accueil des 600.000 premières doses du vaccin anti-Covid CoronaVac de la société chinoise Sinovac Biotech.
«La Chine nous donne tout, mais ne nous a jamais rien demandé», a noté le Président.
Il a dit avoir assuré plus tôt à Pékin qu’il ne permettrait pas que soient déployées des armes nucléaires américaines dans son pays.
Pacte militaire USA-Philippines
En vigueur depuis 1999, l’accord sur un droit de visite de forces armées (Visiting Forces Agreement, VFA) réglemente la présence de troupes américaines aux Philippines.
Le Président Duterte a menacé de le résilier en 2016, puis en janvier 2020, lorsque les États-Unis ont annulé le visa du sénateur et ex-chef de la police philippine Ronald Dela Rosa.
Cependant, des soldats américains sont toujours cantonnés aux Philippines, l’ordre de leur départ ayant été repoussé à deux reprises. Le 12 février, Duterte a estimé que Washington devrait payer Manille s’il voulait conserver le VFA.
Source: Sputnik