Pour son dernier jour en Irak, le pape François est arrivé, ce dimanche 7 mars, sous haute protection à la rencontre des chrétiens dans le Nord où le groupe takfiro-wahhabite Daesh a semé la terreur et la mort durant trois ans.
Au milieu des décombres laissés par les takfiristes, le pape François a prié dimanche pour les « victimes de la guerre » contre Daesh dans la ville irakienne de Mossoul, la « capitale du califat » défait en 2017 principalement par les forces de mobilisation irakiennes les Hachd al-Chaabi, supervisées alors par le général iranien Qassem Soleimani.
Le chef de l’axe de la résistance et le numéro du Hachd al-Chaabi, Abou Mahdi al-Mohandess, ont été assassinés par un drone américain près de l’aéroport de Bagdad, en janvier 2020.
Dans ce contexte, une Italienne a relayé sur son compte twitter la déclaration du pape: « Nous prions pour la paix en Irak depuis des années! »
Elle lui a répondu en postant deux images, l’une du pape dans une église en Irak, et l’autre de Soleimani lors de la libération des régions irakiennes du joug de Daesh.
« Les mains qui aident sont plus saintes que les lèvres qui prient… », a-t-elle rétorqué.
La diminution des Chrétiens dans tout le Moyen-Orient est un dommage incalculable
Et puis, lors de son discours à Mossoul le pape est revenu sur le sort de la communauté chrétienne d’Irak, l’une des plus vieilles au monde, mais aussi l’une de celles qui a connu le plus d’exils.
« La diminution tragique des disciples du Christ, ici et dans tout le Moyen-Orient, est un dommage incalculable, non seulement pour les personnes et les communautés intéressées, mais pour la société elle-même qu’ils laissent derrière eux », a-t-il lancé, selon l’AFP.
A Mossoul, prospère ville patricienne et commerciale depuis des siècles, les autorités catholiques ne sont pas parvenues à trouver une église en état pour accueillir le pape François qui effectue la première visite d’un souverain pontife en Irak.
Au total, 14 églises de la province de Ninive (nord) dont Mossoul est le chef-lieu, ont été détruites dont sept remontant aux Ve, VIe et VIIe siècle et il a donc fallu construire une scène dans les ruines de quatre églises de différentes obédiences, dont l’église al-Tahira de Mossoul, vieille de plus de 1.000 ans.
C’est de là que le pape s’est adressé à une petite foule sous les youyous et les cris de « Viva papa ».
Le souverain pontife de 84 ans est arrivé auparavant à l’aéroport d’Erbil, la capitale du Kurdistan irakien, où il a été accueilli par des dignitaires et des enfants en habit traditionnel kurde.