Les rumeurs en tournant les «unités spéciales de l’armée yéménite» – toujours non-confirmées – plongent l’Arabie saoudite dans la terreur… Ces peurs sont-elles justifiées?
Dans une interview accordée à Sputnik, l’expert du Moyen-Orient Hormoz Ja’fari passe au crible d’une analyse rigoureuse les ouï-dire circulant autour de l’armée yéménite.
Quid des « unités spéciales de l’armée yéménite », l’Arabie saoudite a-t-elle vraiment des raisons de s’inquiéter?
Forcément, il y a des soldats expérimentés dans les rangs des Houthis. Cependant, il ne s’agit pas d’unités spéciales. En revanche, il est probable que l’ancien président en possédait quelques-unes. C’est un fait avéré: Ali Abdallah Saleh, qui a tenu le gouvernail pendant presque deux décennies, s’appuyait sur l’armée nationale, composée d’unités spéciales en provenance du Yémen du Sud et du Yémen du Nord, dans le but de servir les intérêts de toutes les tribus peuplant le pays.
Presque toutes les Forces armées étaient à l’époque sous sa houlette. On prétendait même qu’il allait léguer l’armée à son fils et qu’elle constituerait ainsi un symbole du pouvoir héréditaire. Il est à noter que sa fortune s’élève selon certaines estimations à 80 milliards de dollars, ce qui lui permet — ou à ses partisans le cas échéant — de renforcer encore davantage l’armée et de se fixer des objectifs ambitieux.
Un déploiement des troupes yéménites sur le territoire saoudien est-il possible dans un avenir proche?
L’Arabie saoudite utiliserait des munitions au phosphore au Yémen Vu ce qui précède, il serait erroné d’affirmer que l’armée yéménite est en mesure de résoudre des tâches stratégiques, y compris sur le territoire de l’Arabie saoudite. Il est difficilement concevable que mêmes ses unités d’élite les plus chevronnées puissent s’engager à l’intérieur des terres saoudiennes, d’autant plus que de telles opérations nécessitent une volonté politique que le gouvernement yéménite, semble-t-il, ne possède pas actuellement.
Pour l’instant, il y a des problèmes plus pertinents à résoudre, notamment le règlement des différends intérieurs ayant entraîné le pays dans un état de guerre civile. L’armée yéménite constitue une partie prenante du conflit intérieur qui secoue le pays et sa marge de manœuvre, notamment à l’étranger, reste pas conséquent relativement limitée.
Source: Sputnik