La justice égyptienne a annoncé que 304 personnes, dont des cadres des Frères musulmans en Turquie, allaient être jugées pour leur implication dans des groupes ayant revendiqué plusieurs attentats au Caire en 2016.
Ces poursuites s’inscrivent dans le cadre d’un procès militaire, l’un des plus vastes liant les attentats armés à la confrérie des Frères musulmans de Mohamed Morsi, le président islamiste destitué en 2013 par l’armée.
Dans un communiqué mercredi, le parquet a affirmé que les suspects, dont la plupart se trouvent à l’étranger, ont participé à la constitution du groupe Hasm, qui a revendiqué plusieurs assassinats et attentats au Caire et dans le delta du Nil.
Depuis l’éviction de M. Morsi, des centaines de policiers et de soldats ont été tués dans des attentats jihadistes, notamment dans le nord de la péninsule du Sinaï, bastion de la branche égyptienne du groupe Etat islamique (EI).
« Les accusés, après que beaucoup de cadres des Frères ont été arrêtés, ont accepté de relancer les opérations » anti-gouvernement, selon le communiqué du parquet.
Ils sont également accusés d’avoir mis sur pied Liwa al-Thawra, un autre groupe qui est apparu en 2016 et a revendiqué plusieurs attentats au Caire, dont l’assassinat d’un général en octobre.
Les Frères musulmans, qui ont été le plus important groupe d’opposition en Egypte, nient depuis longtemps toute implication dans les actions violentes.
Le président issu des Frères musulmans, Mohamed Morsi, avait été élu après la révolution de janvier 2011 et la destitution de Hosni Moubarak. Mais après un an et des manifestations de masse contre lui, l’armée l’a destitué.
Depuis, une sévère répression s’est abattue sur les Frères musulmans et leurs partisans. Selon des analystes, une partie du mouvement a encouragé la lutte armée contre le pouvoir.
Toutefois, hormis les attaques revendiquées par Hasm et Liwa al-Thawra, la plupart des attentats en Egypte ont été menés par l’EI, qui considère les Frères musulmans comme des hérétiques.
Source: AFP