A quelques heures de son départ, le président américain sortant a jeté son dernier coup qui s’inscrit dans l’héritage légué à son successeur Donald Trump.
Avant de quitter la Maison blanche, Barak Obama a ordonné des frappes aériennes pour la dernière fois: elles ont visé des positions de la milice wahhabite terroriste Daesh (Etat islamique) en Libye.
Elles ont été perpétrées mercredi soir contre deux camps de l’EI situés à environ 45 kilomètres de Syrte au nord du pays, au moyen de bombardiers furtifs à long rayon d’action B2 et de drones , a précisé un responsable américain de la Défense.
Dans une brève apparition ce jeudi, le secrétaire à la Défense Ashton Carter a rendu compte que les frappes américaines ont tué « plus de 80 jihadistes »,
Il y avait parmi les jihadistes tués « des gens qui étaient en train de planifier activement des opérations en Europe et ont pu être liés à des attaques qui ont eu lieu en Europe », a-t-il ajouté devant la presse au Pentagone.
Les Etats-Unis « restent prêts à soutenir les efforts libyens pour contrer les menaces terroristes, et vaincre le groupe Etat islamique en Libye », avait pour sa part déclaré le porte-parole du Pentagone, Peter Cook.
Selon lui, les miliciens takfiristes visés « comprenaient des individus qui avaient fui Syrte pour rejoindre des camps isolés dans le désert pour se réorganiser » après leur défaite, a-t-il indiqué dans un communiqué.
Jeudi, les forces libyennes loyales au maréchal Khalifa Haftar qui contrôlent une grande partie de l’est libyen ont également annoncé être engagées dans de violents combats contre des groupes jihadistes takfiristes dans une de leurs dernières positions dans la ville Benghazi (Est).
La perte de Syrte en décembre, après des mois de combat, a été un revers important pour Daesh, qui a perdu avec la ville son dernier grand bastion dans le pays.
Ils avaient été chassés par les forces loyales au gouvernement d’union nationale (GNA), soutenu par les pays occidentaux et certains pays africains et qui contrôle une partie du pays.
Selon les experts, les combattants de Daesh restent capables d’agir en Libye, et disposent encore de plusieurs cellules, dans le Sud, l’Est et l’Ouest du pays, y compris dans la capitale Tripoli.
Selon l’AFP, les efforts des jihadistes pour s’implanter en Libye sont facilités par les combats entre factions rivales dans ce pays pétrolier qui font planer la menace d’un conflit généralisé.
Sur le terrain, deux forces militaires se distinguent: les groupes armés de Misrata, une ville de l’ouest libyen, qui formaient l’essentiel des forces ayant chassé l’EI de Syrte au nom du GNA, et l’Armée nationale libyenne (ANL) dirigée par le maréchal Khalifa Haftar, qui mène depuis plus de deux ans des combats contre les groupes takfiristes dans la partie orientale du pays.
L’ANL accuse ses rivaux de Misrata d’appuyer les groupes jihadistes.
La tension entre les deux forces militaires est brutalement montée début décembre, juste après la victoire de Syrte, lors que des milices de Misrata ont participé à une attaque contre la région du Croissant pétrolier, contrôlée par les forces du maréchal Haftar.
Le maréchal Haftar courtise désormais la Russie, espérant obtenir le soutien de Moscou pour étendre son influence sur toute la Libye.
Le 11 janvier, il s’est rendu sur le porte-avions russe Amiral Kouznetsov croisant au large de la Libye, où il s’est notamment entretenu vidéoconférence avec le ministre de la Défense Sergueï Choïgou.
Source: Avec AFP