L’Iran et la Chine devraient signer un accord de coopération stratégique d’une durée de 25 ans lors d’une visite du ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi, arrivé vendredi 26 mars dans le pays, selon les médias officiels iraniens.
Cette « feuille de route complète », comportant des « clauses politiques, stratégiques et économiques » pour « 25 ans de coopération Iran-Chine (…) sera signé » samedi 27 mars, a déclaré le porte-parole des Affaires étrangères iraniennes, Saïd Khatibzadeh.
« Nous pensons que ce document peut être très efficace pour approfondir » les relations sino-iraniennes, a dit M. Khatibzadeh a la télévision d’Etat, en rappelant que la genèse de ce projet remontait à la visite du président chinois, Xi Jinping, à Téhéran en janvier 2016 où il a rencontré notamment le guide suprême iranien, l’ayatollah Sayed Ali Khamenei.
Téhéran et Pékin s’étaient alors « engagés à mener des négociations pour la signature d’un accord de coopération élargie sur 25 ans » et « de coopérer et avoir des investissements réciproques dans les différents domaines, notamment les transports, les ports, l’énergie, l’industrie et les services », selon un communiqué commun publié à l’occasion de cette visite.
« Partenariat stratégique global »
« Le gouvernement et le peuple iraniens cherchent, comme ils l’ont toujours fait, à élargir leurs relations avec des pays indépendants et fiables tels que la Chine », avait déclaré à l’occasion M. Khamenei, jugeant « tout à fait correct et sage » le projet sino-iranien, également présenté comme un « partenariat stratégique global ». L’accord devrait être signé à la mi-journée au ministère des Affaires étrangères iranien entre M. Wang et son homologue iranien Mohammad Javad Zarif.
La visite de M. Wang en Iran, quelques jours après s’être rendu à Russie, intervient dans un contexte de tensions persistantes entre Moscou, Pékin et Téhéran d’un côté et les Etats-Unis de l’autre depuis l’arrivée de Jo Biden à la Maison Blanche en janvier.
La Chine, l’un des principaux bailleurs de fonds de Téhéran sur la scène internationale, est également le premier partenaire commercial de l’Iran. C’est un marché clé pour les exportations de brut iranien, qui ont été sévèrement restreintes par les sanctions américaines.
L’accord nucléaire de l’Iran en 2015 avec les puissances mondiales a permis à la République islamique d’alléger les sanctions internationales en échange de limites à son programme nucléaire, mais l’ancien président américain Donald Trump a retiré les États-Unis de l’accord en 2018, conduisant l’Iran à revenir sur ses propres engagements.
Téhéran voulait obliger la République islamique à revenir à la table de négociations pour la pousser à inclure le programme balistique iranien dans le cadre de l’accord nucléaire. Ce que Téhéran refuse toujours estimant que ce programme est une garantie de sa défense.
Mais après l’investiture du président Joe Biden, Washington et Téhéran estiment chacun que c’est à l’autre de franchir le premier pas: la République islamique exige la levée des sanctions prises depuis 2018 et les Etats-Unis réclament le respect des dispositions de l’accord.
Sources: AlManar + AFP + Reuters