L’Agence de renseignement américaine a profité de son partenariat avec Copenhague pour espionner certains des plus proches alliés de Washington, selon une enquête menée par la télévision publique danoise.
Les services spéciaux danois ont aidé la National security agency (NSA) américaine à espionner plusieurs hommes et femmes politiques européens, dont Angela Merkel ou Frank-Walter Steinmeier, révèle une enquête réalisée par la télévision publique danoise (DR).
DR explique avoir contacté plusieurs sources ayant eu accès à un rapport interne aux services de renseignement danois d’après lequel la NSA avait mis sur écoute des personnalités politiques européennes de premier plan en 2012 et en 2014 par le biais des systèmes danois d’écoute de câbles sous-marins de télécommunications.
Le nom des personnalités françaises écoutées n’a pas été divulgués.
Un centre de stockage construit avec l’aide de la NSA
Sur la base des documents secrets révélés par Edward Snowden en 2013, les médias avaient déjà pu constater qu’Angela Merkel était mise sur écoute depuis l’ambassade américaine à Berlin. Or, il apparaît désormais que la chancelière fédérale était en effet espionnée depuis au moins deux points en Europe.
D’après une source au sein des services danois contactée par DR, la NSA a aidé à construire un centre de stockage des données extraites des câbles au sein d’une installation des renseignements danois située au sud de Copenhague.
Les ministères et entreprises danoises également espionnés
En novembre dernier, DR a fait savoir que l’espionnage de leurs alliés par Washington s’était poursuivi pendant et après l’affaire Snowden, bien que le dirigeant américain de l’époque Barack Obama ait promis de faire cesser ces activités dans la foulée des révélations.
La NSA a ainsi «utilisé une collaboration top secrète entre Washington et Copenhague dans l’objectif d’espionner délibérément les ministères et les entreprises privées au Danemark», constatait alors la télévision danoise.
Les États-Unis portaient un intérêt particulier aux questions liées à l’industrie militaire, notamment au choix par Copenhague d’un nouvel avion de combat, lequel s’était finalement porté sur 27 unités du F-35 américain, au détriment des constructeurs européens, selon DR.
Source: Sputnik