Dans un contexte particulièrement tendu avec l’Otan après l’incident ayant impliqué la Royal Navy au large de la Crimée, la Russie a engagé ce vendredi des exercices militaires en Méditerranée orientale. Un groupe naval britannique est présent dans la zone.
Navires de guerre, croiseur et aviation à long rayon d’action. La Russie a lancé ce vendredi des exercices navals et aériens en Méditerranée orientale. En déployant des frégates et des sous-marins, dont certains sont équipés de missiles de croisière Kalibr, l’armée russe indique vouloir tester son équipement dans des conditions climatiques complexes et travailler la défense de ses deux bases en Syrie, celles de Tartous et de Hmeimim. C’est sur cette dernière qu’ont été transférés deux avions de chasse MiG-31K capables de lancer des missiles hypersoniques Kinjal.
Ces manœuvres débutent dans un contexte de regain de tensions avec l’Otan. Mercredi, le destroyer britannique HMS Defender a pénétré dans les eaux territoriales de la Russie au large de la Crimée, essuyant, selon Moscou, des tirs de semonce, ce que Londres dément. Dénonçant une «provocation», la diplomatie russe a adressé une mise en garde à l’Otan en déclarant que l’activité de celle-ci mettait en question la pertinence de l’Acte fondateur entre l’Alliance et Moscou.
Un signal à la Royal Navy?
En lançant des exercices en Méditerranée orientale, la Russie semble aussi envoyer un signal aux États-Unis et leurs alliés, réaffirmant sa présence dans cette zone attentivement surveillée.
Depuis juin, le porte-avions dernier cri de la Royal Navy, le HMS Queen Elizabeth, accompagné d’une flotte de navires de guerre, est déployé dans le secteur.
Selon son commandant, Steve Moorhouse, ce bâtiment de 65.000 tonnes participe à des opérations contre ce qui reste de Daech en Irak.
S’exprimant cette semaine depuis le porte-avions, il a évoqué l’activité aérienne et navale russe dans la région. «Vous avez simplement d’autres personnes dans les parages qui jouent dans ce qui est un morceau fixe d’eau et d’espace aérien. […] Il est donc absolument prévu que nous nous croisions», affirmait-il.
Le HMS Defender à l’origine de l’incident au large de la Crimée, lui aussi, faisait partie de ce groupe naval avant d’être envoyé en mer Noire. À ses côtés se trouvait également le destroyer lance-missiles USS Laboon qui a quitté ce vendredi la région pour mettre le cap sur la Méditerranée après avoir «accordé son soutien aux alliés de l’Otan et ses partenaires en mer Noire».
Source: Sputnik