Le Premier ministre par intérim libanais Hassan Diab, a déclaré que le Liban et son peuple étaient « au bord du désastre », appelant la communauté internationale à « venir à sa rescousse », a rapporté l’agence de presse officielle ANI.
Diab a ajouté dans un discours après une rencontre avec un groupe d’ambassadeurs et de représentants des missions diplomatiques à Beyrouth que « ce gouvernement n’a pas le droit de reprendre les négociations avec le Fonds monétaire international pour mettre en œuvre le plan de relance fixé par le gouvernement, car cela engagera des obligations envers le prochain gouvernement qu’il pourrait ne pas adopter ».
Il a estimé que le fait de « lier l’aide du Liban à la formation du gouvernement est devenu un danger pour la vie des Libanais et de l’entité libanaise, car les pressions qui sont exercées et le siège imposé au Liban n’affectent pas les corrompus, mais plutôt le peuple libanais qui, à lui seul, paie un lourd tribut qui menace sa vie et son avenir, et menace le Liban comme modèle et message dans le monde ».
« L’immigration à laquelle nous assistons est la preuve du désespoir des Libanais », a-t-il déploré.
Le chef du gouvernement par intérim a souligné que « le gouvernement a élaboré un plan de relance complet qui comprend des réformes financières et économiques, et qui est prêt à être mis en œuvre après sa mise à jour ».
Selon lui, « le Liban traverse un tunnel très sombre, et la souffrance a atteint les limites de la tragédie ».
« Les crises graves vécues par les Libanais, à plusieurs niveaux de leur vie, social, sanitaire, et des services, poussent la situation dans Liban vers une catastrophe majeure dont les répercussions dépassent toute capacité à la contenir. Nous sommes confrontés à une réalité libanaise effrayante ».
Le Premier ministre par intérim a souligné que la priorité aujourd’hui consiste à former un gouvernement. Il a ajouté : « la formation du gouvernement n’a que trop tardé, et les Libanais ont été patients et ont supporté le fardeau de de cette longue attente. Mais leur patience s’épuise au fur et à mesure que leur souffrance s’intensifie ».
Désigné a la tête d’un nouveau cabinet ministériel depuis septembre 2020, Saad Hariri n’arrive toujours pas à le former en raison de divergences sur la nomination des portefeuilles ministériels avec le chef de l’Etat Michel Aoun.
« ce cercle vicieux gouvernemental qui perdure depuis 11 mois n’est plus acceptable », a objecté M. Diab.
S’adressant aux ambassadeurs, M. Diab a dit : « J’appelle le monde à sauver le Liban, et j’appelle les frères et amis du Liban à se tenir aux côtés des Libanais. Et je demande également à ne pas tenir le peuple libanais pour responsable pour les crimes commis par les corrompus ».
Et de poursuivre : « Alors que nous nous rassemblons ici, dans les rues du Liban, de longues files de voitures se dressent devant les stations-service. Il y a ceux qui cherchent dans les pharmacies une pilule et une boîte de lait pour leurs bébés. Dans les foyers, les Libanais vivent sans électricité ».
« Je vous invite à être les messagers du Liban dans vos pays, à expliquer ce sombre tableau, et à nous aider à transmettre notre message à vos pays et institutions, sauvez le Liban avant qu’il ne soit trop tard », a-t-il conclu en s’adressant aux ambassadeurs et diplomates étrangers assignés au Liban.
Le Liban traverse depuis fin 2019 sa pire crise économique et financière de son histoire. Elle s’est caractérisée par une forte dépréciation injustifiée de la livre face au dollar américain qui lui a fait perdre plus de 90% de sa valeur. Elle est aussi accompagnée d’une très forte inflation. Les prix des produits alimentaires ayant été multiplié par dix. Sans compter les pénuries en essence et en médicaments et les coupures d’électricité.
Source: Agences