L’armée syrienne a suspendu ce vendredi ses opérations dans la province de Deraa au sud du pays, après avoir lancé une campagne pour maitriser des groupes armés qui ont violé les termes du nouvel accord de règlement conclu dans cette province.
Depuis l’accord de réconciliation réalisé avec la médiation de la Russie en 2018, et le départ des groupes takiristes terroristes, le centre-ville de Deraa qui était resté sous le contrôle de milices armées est assiégée par les forces gouvernementales. A peine y ont-elles entamé leur entrée le mardi 27 juillet, en vertu du nouvel accord, qu’elles ont été victimes d’une embuscade et ont dû rebrousser chemin.
Selon les clauses de l’accord conclu entre les autorités syriennes et les tribus et notables de la ville de Deraa la semaine passée, les miliciens devraient livrer leurs armes légères et moyennes. En échange de quoi les services de sécurité devraient régler les dossiers de plus de 130 d’entre eux recherchés pour des délits sécuritaires.
Ces dossiers ont été réglés et aucun de ces miliciens n’a été arrêté, ont indiqué des sources locales « mais les miliciens n’ont pas respecté leur part de l’accord et n’ont livré qu’une part infime de leurs armements ».
Ils ont de plus attaqué plusieurs check-points établis par l’armée syrienne, conformément à l’accord qui stipule l’ouverture de l’artère qui mène au centre-ville. Le pilonnage de celui de la place al-Karak a fait des blessés parmi les militaires syriens. Les miliciens ont aussi pilonné les quartiers résidentiels de Deraa via des obus de mortier, tuant deux civils dont un garçon. La faculté de l’hôpital national de la ville qui n’a pas été épargné a subi des dégâts pendant le bombardement.
Les miliciens ont aussi coupé la route internationale reliant la Syrie à la Jordanie
Les notables de la ville de Deraa organisés dans le cadre du Comité central ont fait état de divergences entre eux, indiquant que certains groupes extrémistes refusent de respecter les clauses de l’accord. Ces derniers étaient liés à Daech.
Rétablissant le siège du centre-ville, l’armée syrienne a riposté en bombardant le jeudi 29 juillet les positions des milices armés. Ce vendredi 30 juillet, elle a décidé de suspendre ses opérations militaires dans la ville de Deraa et leur a accordé un ultimatum jusqu’au samedi 31 juillet pour exécuter les revendications de l’Etat syrien.
Depuis, rapporte le journal libanais al-Akhbar, les milices répandent des rumeurs selon lesquelles l’Iran et le Hezbollah voudraient contrôler la ville ou que la quatrième brigade de l’armée qui devrait investir la ville est soutenue par l’Iran .
« Les miliciens voudraient mendier un soutien étranger en arguant que l’Iran veut contrôler la ville de Deraa. C’est une manipulation caduque. Ce n’est que de la désinformation », a affirmé une source au journal libanais.
Une nouvelle rencontre a eu lieu sous la médiation russe entre l’armée syrienne et le Comité central de Deraa, sans toutefois parvenir à une entente.
« On ne peut pas dire que l’accord est totalement terminé. On peut dire qu’il a été suspendu jusqu’à la conclusion d’un nouvel accord les heures ou les jours prochains. Faute de quoi, l’armée optera pour le déclenchement d’une campagne militaire pour contrôler les quartiers de Deraa par la force », a précisé une source gouvernementale pour al-Akhbar.
Source: Divers