Les États-Unis ont mené une frappe de drone contre une cible du groupe takfiriste Daesh en Afghanistan, ce samedi 28 août, au moment où le pont aérien entrait dans une phase finale d’extrême tension, entre risques persistants de nouveaux attentats et passe d’armes médiatique talibans/Américains à propos de l’aéroport.
« La frappe aérienne sans pilote s’est produite dans la province de Nangarhar en Afghanistan. Selon les premières indications, nous avons tué la cible », a précisé dans un communiqué Bill Urban, du commandement central, disant n’avoir connaissance « d’aucune victime civile ».
Cette frappe, la première de l’armée des États-Unis depuis l’attentat survenu jeudi à l’aéroport de Kaboul qui a fait au moins 85 morts dont 13 soldats américains, a été lancée depuis l’extérieur de l’Afghanistan.
Après l’attaque revendiquée par Daesh au Khorasan (EI-K), le président Joe Biden avait promis des représailles.
« Nous vous pourchasserons et nous vous ferons payer », a-t-il dit à l’adresse des auteurs de l’attaque la plus meurtrière contre l’armée américaine en Afghanistan depuis 2011. « Nous répondrons avec force et précision quand nous le déciderons, où et quand nous le choisirons », avait-il ajouté depuis la Maison-Blanche.
Le risque d’autres attentats persiste, selon Washington. « Nous estimons qu’il y a toujours […] des menaces précises et crédibles », avait prévenu vendredi John Kirby.
L’attachée de presse du président Biden, Jen Psaki, citant des experts sécuritaires, a estimé une autre attaque « probable ». Les prochains jours seront « la période la plus dangereuse à ce jour », a-t-elle ajouté.
Contrôle de l’aéroport
Vendredi soir, comme la veille de l’attentat, l’ambassade des États-Unis à Kaboul a demandé aux ressortissants américains de quitter « immédiatement » les abords de l’aéroport dans une alerte de sécurité.
« En raison des menaces pour la sécurité à l’aéroport de Kaboul, nous continuons à conseiller aux citoyens américains d’éviter de se rendre à l’aéroport et d’éviter les portes de l’aéroport », a rappelé l’ambassade.
Une passe d’armes de communication entre talibans et Américains avait alourdi la tension déjà très forte, à quelques jours de la date-butoir du 31 août prévue pour le retrait des soldats américains d’Afghanistan après 20 ans de guerre, synonyme de fin des évacuations.
Les nouveaux dirigeants du pays « ne s’occupent d’aucune des portes d’embarquement ni d’aucune des opérations à l’aéroport. C’est toujours sous le contrôle de l’armée américaine », a déclaré le porte-parole du Pentagone, John Kirby.
Plus tôt, les talibans avaient annoncé avoir pris le contrôle de plusieurs parties de l’aéroport : « Aujourd’hui, trois endroits importants de la partie militaire de l’aéroport de Kaboul ont été évacués par les Américains et sont sous contrôle de l’Émirat islamique », avait tweeté l’un de leurs porte-parole, Bilal Karimi.
Vendredi, la situation est demeurée calme à Kaboul, notamment autour de l’aéroport où les vols affrétés par les Occidentaux ont repris sur le tarmac de l’aéroport, la dernière enclave occupée par les forces occidentales en Afghanistan.
Conférence à Bagdad
Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a convoqué les membres permanents du Conseil de Sécurité pour une réunion lundi sur la situation en Afghanistan.
Une conférence régionale samedi à Bagdad se penchera notamment sur l’Afghanistan. Sont notamment attendus les ministres iranien et saoudien des Affaires étrangères, les présidents égyptien Abdel Fattah al-Sissi et français Emmanuel Macron, et le roi de Jordanie Abdallah II.
Source: Avec AFP