Voilà qui ne devrait agacer un peu plus Pékin. Le commandant du Corps des Marines des États-Unis (USMC) a annoncé le déploiement d’ici quelques semaines de F-35B américains sur un bâtiment de la marine nipponne.
Une annonce faite au détour d’une interview dans le cadre du Maritime Security Dialogue organisé le 1er septembre par le Center for Strategic and International Studies (CSIS), un think tank basé à Washington.
Interrogé sur les «défis» que présente le théâtre indopacifique, où il n’existe pas d’«architecture» équivalente à l’Otan en matière d’échange d’informations sensibles entre alliés, le général David H. Berger a réaffirmé croire avant tout au renforcement des accords bilatéraux de collaboration militaire entre les États-Unis et leurs alliés philippins, australiens, singapouriens et japonais.
Des escadrons de l’USMC à bord des «porte-hélicoptères» japonais
Afin d’apporter du concret, l’officier d’État-major a alors brandi l’exemple du HMS Queen Elizabeth. À bord de ce porte-avions britannique, accueilli le 6 septembre dernier par le ministre japonais de la Défense à l’embouchure de la baie de Tokyo, des pilotes de la RAF et de l’USMC opèrent conjointement avec leurs F-35B depuis plusieurs mois.
Une parade navale qui aura donc permis d’annoncer que ce modèle de coopération était sur le point d’être transposé aux forces maritimes d’autodéfenses japonaises (JMSDF).
«Nous n’allons pas être déployés, mais nous allons en fait faire voler des F-35 du Corps des Marines des États-Unis à partir d’un navire japonais», a déclaré le général Berger.
Et cela tombe bien, car l’Izumo, navire amiral de la marine japonaise, est sorti fin juin d’un séjour de quinze mois en cale sèche, où ce porte-hélicoptères a subi une transformation lui permettant d’opérer des F-35B.
Son «sistership», le Kaga, est actuellement en train d’être soumis au même traitement, abondant dans le sens des critiques de Pékin, qui n’a jamais cessé d’avoir ces deux bâtiments dans son collimateur.
En effet, bien avant leur mise à l’eau en 2013, les autorités chinoises disaient ne pas être dupes et accusaient leurs homologues nipponnes de couver le projet de vouloir transformer à terme l’Izumo et le Kaga en porte-avions.
Dès 2011, les médias chinois spéculaient quant à la possibilité d’opérer des F-35B depuis le pont d’envol continu de ces futurs bâtiments de la marine japonaise.
Des doutes sur la réelle finalité de l’Izumo largement partagés jusqu’en Occident. Fin 2017, début 2018, l’intention du gouvernement Abe d’acheter une quarantaine de F-35B fuitait dans la presse.
Le débat sur la transformation de l’Izumo et du Kaga, fraîchement entrés en service, resurgissait au Parlement pour être acté par le gouvernement en fin d’année.
Sur le papier, on reste dans la défensive. Le but des chasseurs ainsi embarqués serait de contenir une première vague d’attaque chinoise ou nord-coréenne, qui pourrait autrement détruire d’entrée de jeu les bases aériennes nipponnes.
Source: Avec Sputnik