Des manifestations ont eu lieu ces derniers jours dans plusieurs villes du sud du Yémen, contrôlées par les forces de la coalition arabe, pour dénoncer la dégradation des conditions de vie et la baisse du pouvoir d’achat dans ce pays qui subit depuis sept ans une guerre menée par la coalition arabe, dirigée par l’Arabie saoudite, avec le soutien des Etats-Unis.
Ces protestations ont eu lieu entre autres dans la ville d’Aden (sud-ouest), occupée par les milices du Conseil transitoire du sud, soutenues par les Emirats arabes unis.
Selon l’AFP, les protestataires dénoncent notamment la cherté de la vie, le chômage, l’effondrement de la monnaie par rapport aux devises étrangères et les coupures de courant de plus en plus fréquentes.
Les manifestants ont bloqué des routes et brûlé des pneus, entraînant des affrontements avec les forces de sécurité qui ont fait neuf blessés, selon des sources médicales.
Une nouvelle manifestation est prévue mercredi soir, ont indiqué à l’AFP des manifestants.
Selon Mahmoud Saber, un habitant d’Aden, les autorités « ne nous fournissent aucun service ». « Il y a de l’électricité pendant une heure puis elle s’interrompt pendant six heures. C’est cruel! », a-t-il fustigé.
« Pourquoi les gens sont-ils torturés de cette manière? Comment se fait-il que la coalition (dirigée par Ryad, NDLR) fournit des armes, mais aucun service? », s’est interrogé Mazen Abdelraouf, un autre habitant d’Aden.
A Moukalla, dans la province de Hadramout, à l’est d’Aden, d’autres manifestations ont éclaté pour le troisième jour consécutif en raison de longues pannes d’électricité et de la détérioration du niveau de vie.
« Nous allons fournir prochainement 60 mégawatts d’électricité aux habitants de Moukalla, avec le soutien des Emirats arabes unis », a assuré à l’AFP Faraj al-Bahssani, gouverneur de Hadramout.
Selon le site d’information yéménite New Yemen Hor, Les manifestations se sont étendues vers les provinces de Chabwat, Lahaj, Abin, et des affrontements ont eu lieu entre les factions de mercenaires des différents groupes soutenus par Riyad et Abou Dhabi: le CTS, al-Islah et les groupuscules du président contesté Abed Rabbo Mansour Hadi, un homme de main de l’Arabie saoudite. Des explosions , des affrontements et des tirs de feu ont émaillé ces manifestations.
Le conflit au Yémen a provoqué la pire crise humanitaire au monde selon l’ONU, qui met régulièrement en garde contre une famine à grande échelle dans le pays. Parmi les 30 millions d’habitants, 80% dépendent de l’aide internationale, les organisations humanitaires déplorant un manque de financement.
Source: Divers