Pendant la session parlementaire tenue ce lundi 20 septembre en vue d’un vote la confiance pour le nouveau gouvernement libanais de Najib Mikati, le député Hassan Fadlallah , membre du bloc parlementaire du Hezbollah, a estimé que le gouvernement ne devrait pas rentrer dans la recette toute prête du Fonds monétaire international.
« Ce gouvernement a des chances de succès, et nous voulons qu’il réussisse, mais cela nécessite des principes de base, y compris la volonté nationale », a déclaré Fadlallah.
Estimant que « l’accord avec le FMI doit être conclu avec le consentement des deux protagonistes », il a mis en garde que le gouvernement ne devrait pas entrer pas dans la recette toute prête du fonds.
« Ce qu’il faut, c’est recycler l’économie sur de nouveaux principes basés sur la production et diversifier les relations avec l’est et l’ouest. Et comme notre seule porte d’entrée est la Syrie, nous demandons au gouvernement de renforcer la communication avec Damas ».
Le Liban qui croule sous une dette souveraine de près de 100 milliards de dollars traverse la pire crise économique de son histoire, en raison des politiques économiques et financières qui avaient été conduites par les gouvernements précédents et les ingénieries financières du gouverneur de la Banque du Liban grâce auxquelles les banques engrangeaient des profits colossaux.
« Si au moins un seul gouvernement dans l’histoire libanaise avait été tenu pour responsable et le vote de confiance lui avait été refusé, nous ne serions pas arrivés là. Nous aurions été les exportateurs d’électricité, de pétrole et de produits de base », a regretté M. Fadlallah.
Cette crise s’est illustrée entre autres par une déficience des devises étrangères qui entrave les importations des produits de première nécessité, par la dépréciation de la livre libanaise, une très forte inflation et une paupérisation sans précédent de la population dont les dépôts bancaires ont été confisqués.
Ces dernières semaines, le pays du Cèdre est englué dans des pénuries interminables de carburant, de médicaments et autres…
La semaine passée, le Hezbollah a acheminé du mazout depuis l’Iran afin d’alléger les séquelles de cette pénurie.
Selon M. Fadlallah, toutes les parties libanaises doivent orienter l’aide au peuple libanais par l’intermédiaire de leurs amis à l’étranger.
« Nous sommes ouverts à tous les pays du monde, à l’exception de l’ennemi israélien », a-t-il souligné.
Le député du Hezbollah a insisté sur l’exécution de l’audit juricomptable exigé par le chef de l’Etat Michel Aoun à la banque centrale mais rejeté par son directeur.
« L’audit doit être réalisé pour chaque livre dépensée », a-t-il déclaré.
« Mais nous sommes tous tenus aujourd’hui de coopérer avec le gouvernement pour faire avancer rapidement le pays », a-t-il conclu.
Source: Médias