Le ministre iranien des Affaires étrangères est revenu, samedi 25 septembre, sur ses propos émis la veille concernant la reprise « très bientôt » des pourparlers bloqués sur l’accord nucléaire iranien.
« Les gens n’arrêtent pas de demander combien de temps cela signifie. Des jours, des semaines ou des mois ? », a indiqué Hossein Amir-Abdollahian, selon la chaîne de télévision d’Etat IRINN.
« La différence sur le mot bientôt entre les Iraniens et les occidentaux est énorme », a-t-il expliqué.
« Pour nous, ‘bientôt’ signifie vraiment au premier moment opportun – lorsque nos examens (du dossier nucléaire) seront terminés », a-t-il précisé.
Il s’est ensuite adressé aux signataires européens de l’accord nucléaire : « N’oubliez pas ce que vous avez dit à propos d’INSTEX. Vous avez dit que cela entrerait en vigueur ‘bientôt’. Il existe une grande différence entre le ‘bientôt’ iranien et le ‘bientôt’ occidental ».
INSTEX est une procédure créée en janvier 2019 par la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni pour favoriser les échanges commerciaux avec l’Iran, sans utiliser le dollar américain.
« Ce qui est important, c’est notre détermination à reprendre les pourparlers, de manière sérieuse et garantissant les droits et les intérêts de la nation iranienne », a en outre souligné M. Amir-Abdollahian.
La veille, M. Amir-Abdollahian avait dénoncé les « messages contradictoires » des Etats-Unis à propos de leur retour dans l’accord international conclu en 2015.
« Nous examinons actuellement les paramètres des négociations de Vienne et très bientôt les négociations de l’Iran » avec les autres pays encore membres de l’accord (Russie, Chine, France, Royaume-Uni et Allemagne) « reprendront », avait-il dit lors d’une conférence de presse à New York en marge de l’Assemblée générale de l’ONU.
« Bientôt ou très bientôt, nous avons entendu cela toute la semaine, mais nous n’avons encore reçu aucune indication claire sur ce que cela veut dire », contestait de son côté le porte-parole de la diplomatie américaine Ned Price.
Le chef de la diplomatie iranienne a rencontré, vendredi 24 septembre, son homologue français Jean-Yves Le Drian.
Répondant aux préoccupations exprimées par M. Le Drian, M.Abdollahian a déclaré : « Nous sommes prêts à revenir au dialogue », a rapporté le site iranien francophone PressTV.
Il a ajouté que la République islamique d’Iran doutait de la volonté sérieuse de l’administration Biden pour revenir à l’accord nucléaire.
« Nous prendrons notre décision conformément aux actions de Biden et les chances d’un dialogue ne sont pas éternelles ».