Le nouveau gouvernement de l’Afghanistan, proposé par les talibans, ne reflète pas pour l’instant les intérêts de toute la population afghane, a annoncé le samedi 25 septembre le ministre russe des Affaires étrangères.
« Maintenant, le plus important, peut-être, est que ces promesses [des talibans de former un gouvernement représentatif, ndlr] soient respectées. La première démarche, qui a été faite vers la formation d’une structure gouvernementale de transition, ne suffit pas bien entendu pour représenter toute la palette de la société afghane du point de vue ethno-confessionnelle et politique », a déclaré Sergueï Lavrov aux journalistes.
Le chef de la diplomatie russe a ajouté que la Russie, aussi bien que la Chine et l’Iran, poursuit des consultations avec les talibans et le pouvoir afghan laïc, ayant pour but d’ »assurer la formation d’une structure gouvernementale qui serait vraiment représentative ».
Espoirs
En avouant avoir besoin de l’aide de plusieurs pays pour reconstruire l’Afghanistan, le nouveau gouvernement afghan fonde beaucoup d’espoirs sur la Russie.
Au micro de Sputnik, le vice-ministre de la Culture au sein du gouvernement taliban* Zabihullah Mujahid a déclaré que la Russie pourrait faire valoir les intermédiaires entre son pays et l’Onu.
À part une assistance auprès de l’Onu et de la communauté internationale, Zabihullah Mujahid a évoqué que la Russie pourrait contribuer au développement de l’Afghanistan avec ses projets économiques, commerciaux et d’investissement.
Sanctions allégées à des fins humanitaires
La veille, les États-Unis ont décidé de lever une partie des sanctions contre les talibans pour permettre à la population afghane de recevoir une aide humanitaire américaine et internationale.
Le département du Trésor des États-Unis a annoncé avoir autorisé des opérations financières avec ce mouvement, notamment « certaines transactions liées à l’exportation ou à la réexportation de produits agricoles, de médicaments et de dispositifs médicaux (ainsi que les pièces de rechange, les composants et les mises à jour logicielles pour les dispositifs médicaux) ».
Selon deux licences générales émises par les autorités américaines, les États-Unis eux-mêmes, les ONG, l’Onu, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR), la Banque islamique de développement et d’autres établissements financiers peuvent désormais effectuer des transactions avec les talibans, le réseau Haqqani, un groupe islamiste faisant partie des talibans, ainsi que toutes les organisations contrôlées à plus de 50% par ces groupes.
Source: Avec Sputnik