Le gouvernement israélien continue à refuser tout contact avec le Front national français et a décliné les demandes de rencontre officielle avec le numéro trois du parti d’extrême droite pendant sa visite en « Israël » cette semaine, a affirmé vendredi un responsable.
Les Affaires étrangères ont démenti que le cabinet du Premier ministre Benjamin Netanyahu a approuvé une rencontre entre Nicolas Bay et le ministre de la Santé Yaakov Litzman, comme l’a dit au conditionnel la radio française Europe 1 sur son site internet.
Le ministère de la Santé a indiqué pour sa part que le ministre s’était retrouvé à son insu en présence de M. Bay lors d’une réunion.
« Le gouvernement israélien n’a pas de contact avec le Front national, étant donné l’idéologie et l’histoire de ce parti », a dit à l’AFP le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Emmanuel Nahshon en référence aux accusations d’antisémitisme longtemps attachées au Front national.
« Cette politique n’a pas changé. Le gouvernement israélien n’a pas approuvé de rencontre officielle avec le représentant du Front national », a-t-il ajouté.
Des demandes de rencontre avec des officiels israéliens ont été présentées au nom de M. Bay « et la réponse a été négative », a-t-il dit.
Bay a indiqué jeudi à l’AFP être en « Israël » pour « renforcer des contacts dans un pays ami, peut-être aussi lever des (…) malentendus », et « rappeler que le FN est le meilleur bouclier des Français juifs face à l’antisémitisme ».
A trois mois de la présidentielle en France, la présidente du FN Marine Le Pen, donnée en tête du premier tour, veut montrer que le parti qu’elle préside n’est pas isolé à l’international.
Elle essaie aussi de se rapprocher de la communauté juive, en France et à l’étranger, marquée par plusieurs propos de son père Jean-Marie Le Pen pour lesquels il a été condamné, comme les chambres à gaz, « détail » de la Seconde Guerre mondiale.
Bay a posté sur Twitter ses rencontres en « Israël », comme celle avec David Shayan, président des jeunes du Likoud, le parti de droite du Premier ministre.
Shayan a indiqué pour sa part que la rencontre avait eu lieu mercredi « par hasard » et qu’il ignorait que son interlocuteur appartenait au Front national.
Quant à la rencontre au ministère de la Santé, une porte-parole, Einav Shimron Greenbaum, a rapporté que le ministre recevait un groupe d’experts italiens des secours d’urgence, et « ce monsieur français s’est apparemment joint au groupe ». « Nous ne savions pas » qui il était, a-t-elle dit.
Dès que le ministre « a pris conscience de la présence de politiques, la rencontre a pris fin », a-t-elle ajouté.
Source: AFP