Al-Bab est toujours imprenable pour l’armée turque qui en est à son deuxième mois d’assaut contre cette ville occupée par Daesh située dans la province nord d’Alep.
Selon le journaliste britannique Patrick Cockburn qui écrit pour le quotidien britannique The Independant, l’armée turque a essuyé de lourdes pertes dans cette bataille et perdu un bon nombre de ses soldats. 11 chars ont été détruits et au mois 47 militaires turcs ont été abattus depuis son déclenchement, le mois de décembre dernier.
Au moins 352 civils dont 77 enfants et 48 femmes ont péri dans les bombardements perpétrés par l’aviation et l’artillerie turques, indiquent des sources de l’opposition syrienne.
Ce vendredi 27 janvier, l’OSDH a rendu compte de la mort de 10 civils dans des bombardements effectués par l’aviation turque.
Au début de son offensive au nord de la Syrie, baptisée Bouclier de l’Euphrate, le mois d’aout dernier, l’armée turque pensait que le déploiement d’une unité entre la frontière et la ville d’Alep serait suffisant pour empêcher les Unités de protection du peuple kurde de relier Kobané (Aïn al-Arab) et Qamechli à Afrine. Tout en comptant aussi sur ses alliés sur place, dont l’Armée syrienne libre et les milices turcomanes.
Les premières batailles ont aussi été plutôt faciles, en l’occurrence à Jarablus, et dans quelques localités frontalières où Daesh a évité de lutter.
Mais ce n’est plus le cas pour la ville d’Al-Bab où il affiche une résistance puissante. et la Turquie a du y investir davantage de ses troupes
Selon The Independant, la milice wahhabite déploie dans cette bataille les mêmes moyens qu’elle utilise à Mossoul, en Irak, dont les voitures piégées conduites par des kamikazes, dont certaines sont blindées, d’où la difficulté de les détruire. Grâce au réseau de tunnels qu’elle a érigé, elle a su préserver une importante marge de liberté pour ses déplacements, malgré l’intensité des raids turcs sur la ville. Jusqu’à présent, l’armée turque n’est pas parvenue à assiéger la ville et à couper la voie d’approvisionnement principal qui la relie à Raqqa, fief de Daesh.
Selon M. Cockburn, Ankara en veut surtout à Washington qui refuse de lui fournir un soutien aérien qui pourrait préjudice a ses alliées kurdes.
Depuis quelque temps, ce sont les avions russes qui font ce boulot. Jeudi 26 janvier, des bombardiers tactiques Su-24M et des chasseurs Su-35 ont éliminé trois postes de commandement et de communication de Daesh.
C’est la troisième fois cette année que les avions russes assistent leurs homologues turcs à Al-Bab. Au total, ils ont détruits 58 cibles de Daesh, dont des dépôts avec des munitions et des armes, du carburant, ainsi que des concentrations des terroristes.