Ankara a révélé jeudi sa disposition à appuyer l’Afghanistan sans pour autant reconnaître le régime taliban, selon le ministre turc des affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu.
Dans une déclaration à l’issue d’une rencontre tenue à Ankara avec le ministre des Affaires étrangères des talibans, Amir Khan Muttaqi, M. Cavusoglu a déclaré que son pays avait insisté auprès de la communauté internationale sur la nécessité de renouer le dialogue avec l’actuelle administration, sans pour autant qu’il ait une reconnaissance des talibans.
Il a également souligné l’importance de prémunir l’économie afghane de tout effondrement, exhortant les pays qui « gèlent les comptes afghans à l’étranger » à « agir de manière plus souple afin que les salaires puissent être payés ».
S’agissant des flux migratoires, le ministre turc a relevé que des discussions ont eu lieu avec la délégation talibane, affirmant que certains migrants afghans souhaitent « rentrer » au pays.
Le ministre turc a, en outre, demandé que les femmes afghanes puissent retourner au travail et les filles à l’école, assurant qu’il n’y avait « pas d’exigence ou de précondition » de la part d’Ankara en ce sens mais « des attentes aussi de la part d’autres pays « .
Les talibans avaient renversé le gouvernement afghan, après vingt ans de conflit, ouvrant la voie à des sanctions internationales strictes ce qui s’est répercuté sur une économie bancaire à court de liquidités et des fonctionnaires sans salaire.
La rencontre à Ankara est une première entre une délégation talibane et un ministre turc, alors que le régime taliban n’a toujours pas été reconnu internationalement.
Les dirigeants du G20 se sont engagés mardi au cours d’un sommet virtuel à fournir une aide humanitaire à l’Afghanistan, l’Union européenne promettant un milliard d’euros à l’ouverture des travaux de cette réunion.
La Turquie avait annoncé fin août avoir commencé à retirer ses troupes d’Afghanistan, abandonnant ainsi sa proposition de continuer à assurer la sécurité de l’aéroport de Kaboul après le retrait des forces américaines.
Source: Sputnik