Le conflit en Syrie a aggravé le niveau déjà élevé de pollution des côtes du pays, indique un rapport publié mardi par l’ONG néerlandaise PAX, qu’elle attribue notamment aux « attaques contre les infrastructures » et à leur « manque d’entretien ».
Cette ONG de consolidation de la paix a analysé des images satellitaires publiques et commerciales pour évaluer les dommages occasionnés au large du port de Banias, ville côtière syrienne sur la Méditerranée.
Selon le rapport, la pollution est due aux « attaques directes contre les infrastructures énergétiques », ainsi qu’à leur « dégradation », au « manque d’entretien » et à une « gouvernance environnementale défaillante ».
« Les zones côtières en Syrie sont une importante source de subsistance pour la pêche et le tourisme et abritent de nombreux écosystèmes marins uniques », indique le rapport.
Banias abrite la société syrienne de transport pétrolier (Scot), qui exploite une importante flotte, une raffinerie reliée à des oléoducs sous-marins et une importante centrale thermique produisant de l’électricité à partir de fioul lourd.
Les données satellitaires collectées par PAX révèlent une augmentation des déversements de substances polluantes entre 2019 et 2021, qui a culminé en août avec d’importantes fuites provenant d’un pétrolier destiné à la centrale thermique.
Les plages, barrières de corail et dunes de la ville côtière de Lattaquié, plus au nord, ont été considérablement endommagées par cette marée noire, le fioul déversé ayant même souillé des côtes en Turquie et à Chypre, d’après PAX.
Selon Wim Zwijnenburg, co-auteur du rapport, de nouveaux incidents similaires ou plus graves risquent de se produire à l’avenir.
« Ces préoccupations persistent après la marée noire du 23 août, car aucune ressource n’est allouée pour réparer et restaurer les infrastructures énergétiques et hydrauliques obsolètes », explique-t-il à l’AFP.
« Le régime syrien s’abstient d’appliquer les réglementations environnementales, tandis que les menaces de sabotage contre les pétroliers iraniens livrant du pétrole se poursuivent », ajoute M. Zwijnenburg.
Source: Avec AFP