La Corée du Nord a affirmé, mercredi 20 octobre, avoir lancé un missile balistique depuis un sous-marin ce qui, si l’information était confirmée, permettrait à ce pays doté de l’arme nucléaire d’avoir une capacité de seconde frappe.
Ce test pourrait constituer une avancée technologique considérable au moment où les deux Corées, toujours techniquement en guerre, semblent lancées dans une course à l’armement et que le dialogue Washington-Pyongyang est à l’arrêt.
L’agence officielle nord-coréenne KCNA a annoncé mercredi que la Corée du Nord avait testé la veille avec succès un « nouveau type » de missile balistique lancé par un sous-marin.
L’arme est dotée de « nombreuses technologies avancées de contrôle et de guidage », selon KCNA, citée par l’AFP.
Des images publiées par le quotidien Rodong Sinmun ont montré le missile jaillissant d’une mer calme ainsi qu’un sous-marin en train de faire surface.
KCNA a précisé que le missile a été tiré depuis le même sous-marin, le « 8.24 Yongung », que celui utilisé par le pays lors de son premier essai de missile balistique stratégique mer-sol (SLBM) en 2016, ce qui suggère que les progrès de la Corée du Nord en matière de capacités de lancement n’ont guère évolué depuis.
Un lancement depuis un sous-marin en activité marquerait néanmoins une nouvelle étape pour l’arsenal nord-coréen, avec la possibilité d’un déploiement au-delà de la péninsule coréenne et une capacité de seconde frappe en cas d’attaque sur ses bases militaires.
Le Conseil de sécurité de l’ONU prévoit de se réunir en urgence à huis clos mercredi après-midi à la demande du Royaume-Uni et des Etats-Unis, ont indiqué des diplomates à l’AFP.
La Maison Blanche a souligné que le nouveau lancement était une menace qui ne faisait que souligner le besoin « urgent » de dialogue avec Pyongyang, mais aussi son engagement « inébranlable » à aider à défendre la Corée du Sud et le Japon.
La Corée du Nord est frappée d’une série de sanctions par l’ONU car elle poursuit le développement d’armes nucléaires et de missiles balistiques.
La semaine dernière, une exposition consacrée à la défense a été l’occasion de présenter l’armement du pays, notamment un énorme missile balistique intercontinental (ICBM), dévoilé l’an passé lors d’un défilé militaire.
Pyongyang affirme avoir besoin d’un tel arsenal pour se défendre contre une éventuelle invasion américaine.
Lors de cette exposition, Kim Jong Un a accusé les Etats-Unis, avec qui le dialogue est au point mort depuis 2019, d’être la « cause profonde » de l’instabilité dans la péninsule.