Au moins 18 personnes selon un dernier bilan ont été tuées mardi soir en Irak dans une attaque imputée à la milice wahhabite terroriste Daech (Etat islamique-EI) contre un village dans l’est du pays, ont rapporté deux sources de sécurité.
L’attaque a visé le village d’Al-Rachad dans la province de Diyala, a précisé une source de sécurité dans la province. Une seconde source, évoquant la présence de civils parmi les victimes, a assuré que cette attaque à l’arme légère a visé un village qui compte parmi ses habitants de nombreux membres des forces de sécurité. Les habitants du village sont principalement de la tribu de Bani Tamim, à laquelle appartient le gouverneur de la province, ont souligné les deux sources.
Les membres de cette tribu se rendaient pour payer la rançon réclamée pour libérer deux des leurs qui avaient été kidnappés lorsqu’ils sont tombés dans une embuscade de Daech, ont indiqué des médias irakiens.
Les assaillants ont aussi incendié des terres agricoles et des véhicules destinés aux travaux des agriculteurs avant de prendre la fuite.
Le secteur a été bouclé et des renforts ont été dépêchés pour des opérations de ratissage, selon la première source.
Hachd al-Chaabi: le village ne relève pas de ses responsabilités
Le massacre a été condamné par le président irakien Borhom Saleh et le Premier ministre Mostafa al-Kazimi ainsi que par plusieurs forces politiques.
Les forces de mobilisation populaire du Hachd al-Chaabi ont déclaré mettre leurs forces au service du Commandement des opérations conjointes des forces armées irakienne « pour se rendre à tous les endroits frappés par une infraction sécuritaire ».
Dans un communiqué, leur commandement a nié les informations diffusées sur les réseaux sociaux selon lesquelles le village al-Rachad se trouve sous la responsabilité de ses combattants.
Des renforts du Hachd ont été dépêchés sur le champ sur les lieux de la tuerie. Et l’un de leurs représentants au parlement et chef du bloc al-Fath, Hadi al-Ameri s’y est rendu ce mercredi en compagnie de responsables sécuritaires.
Après une montée en puissance fulgurante en 2014 en Irak et en Syrie voisine et la conquête de vastes territoires, l’EI a vu son « califat » vaciller sous le coup d’offensives successives dans ces deux pays.
Mais les jihadistes takfiristes restent une menace et continuent de mener des attentats dans ces deux pays.
Aujourd’hui l’EI « maintient une présence largement clandestine en Irak et en Syrie et mène une insurrection soutenue de part et d’autre de la frontière entre les deux pays », selon un rapport onusien publié début 2021. Dans ces deux pays, l’organisation jihadiste conserverait « en tout 10.000 combattants actifs », d’après ce rapport.
3 massacres en 4 mois
Début septembre, 13 membres de la police fédérale irakienne ont été tués lors d’une attaque revendiquée par Daech contre leur point de contrôle près de Kirkouk (nord).
Le dernier attentat d’envergure revendiqué par l’EI en Irak a visé en juillet dernier un marché du quartier chiite de Sadr City à Bagdad qui a fait une trentaine de morts.
En octobre, les autorités ont annoncé deux importantes arrestations à la faveur de deux opérations menées hors d’Irak: le responsable d’un attentat revendiqué par Daech ayant fait plus de 320 morts en 2016 à Bagdad. Et un ancien haut responsable financier de l’organisation ultraradicale, recherché par les Etats-Unis.
Source: Divers