Le Président algérien, Abdelmadjid Tebboune, ne répond pas aux appels téléphoniques de son homologue français, Emmanuel Macron, selon les révélations du quotidien français, L’Opinion.
« Selon nos informations, le chef de l’Etat français a tenté de joindre lundi soir (8 novembre en cours ndlr) son homologue algérien, notamment pour le convaincre de venir à Paris pour la Conférence sur la Libye, ce vendredi… mais il n’a pas trouvé son interlocuteur au bout du fil », a rapporté, le mercredi 10 novembre le journal, précisant qu’un « courrier en ce sens avait été précédemment envoyé à Alger par les canaux diplomatiques ».
La présidence algérienne n’a fait, pour l’heure, aucune autre réaction concernant ces tentatives de Macron de joindre Tebboune.
Sur la page Facebook de la présidence algérienne, le dernier message, posté ce mercredi 10 novembre, concerne » les condoléances adressées à la famille de la légende du boxe algérien, Loucif Hamani décédé, hier soir, à l’âge de 71 ans ».
Dans un entretien accordé au magazine allemand Spiegel, le 6 novembre courant, Abdelmadjid Tebboune avait, rappelons-le, affirmé « qu’il ne ferai pas le premier pas en direction de la France ».
«Je ne serai pas celui qui fera le premier pas. Sinon je vais perdre tous les Algériens, il ne s’agit pas de moi, mais d’un problème national », avait-il assuré.
Il avait, en outre, affirmé « qu’aucun Algérien n’acceptera que je contacte ceux qui nous ont insultés », faisant référence aux propos tenus, le 30 septembre dernier, par Emmanuel Macron lors d’une rencontre informelle avec des jeunes issues de l’émigration, en qualifiant le système algérien de « politico-militaire » et en jetant le doute sur l’existence de la Nation Algérienne avant 1830.
« La construction de l’Algérie comme nation est un phénomène à regarder. Est-ce qu’il y avait une nation algérienne avant la colonisation française ? Ça, c’est la question (…) », avait déclaré Emmanuel Macron.
Pour le Président Tebboune, cette déclaration constitue une atteinte à l’histoire du pays.
« On ne touche pas à l’histoire d’un peuple, et on n’insulte pas les Algériens. Pourquoi a-t-il (Macron, NDLR) dit ça ? Je pense que c’était pour des raisons électorales stratégiques », avait-il regretté.
Mardi dernier, la présidence française, par le biais d’un conseiller d’Emmanuel Macron, a tenté de désamorcer la crise entre Alger et Paris.
Dans une déclaration reprise par des médias français, l’Elysée a affirmé que « le Président Emmanuel Macron regrette les polémiques et les malentendus avec l’Algérie, et assure avoir le plus grand respect pour la nation algérienne et son histoire ».