A l’occasion de la journée du martyr de la résistance islamique commémorée depuis 39 ans tous les 11 novembre de chaque année, le secrétaire général du Hezbollah sayed Hassan Nasrallah a rendu un hommage vibrant à tous les martyrs, toutes tendances et toutes nationalités arabes confondues « qui sont tombés sur la voie de la lutte contre le projet américano-israélien ».
Il a mis en exergue les exploits réalisés grâce aux sacrifices qu’ils ont consentis et au sang qu’ils ont versé, exploits dont il énuméré les plus importants.
Citant entre autres la libération de la terre de l’occupation israélienne, la libération des détenus dans les geôles israéliennes, la protection du Liban des agressions israéliennes, la mise en échec du projet américain à travers le terrorime takfiriste, et faire obstruction à la reprise de la guerre civile au Liban.
Le chef du Hezbollah s’est arrêté surtout sur ce qu’il considère être l’obstacle à une hégémonie américaine totale » au pays du cèdre, garantie grâce à la résistance.
« Le sang des martyrs a empêché que l’hégémonie américaine ne soit totale au Liban. Nous concevons qu’il y a une hégémonie américaine au Liban, elle est pesante certes sur certains appareils de l’Etat, sur l’économie, sur la société, mais elle n’est pas totale. La preuve en est que les responsables libanais ont résisté et résistent encore face au diktat et aux pressions américaines exercées depuis de longues années sur la question de démarcation des frontières maritimes dans une zone riche en ressources hydrocarbures et dont ils veulent accorder au Liban bien en deca de qui lui est dû ».
Sayed Nasrallah a aussi évoqué comme exploit du sang des martyrs la menace existentielle qui pèse plus que jamais Israël, pour la première fois de son histoire, et qui est désormais la principale source de préoccupation des dirigeants et de l’élite israéliens.
« On constate que les manœuvres militaires israéliennes se sont multipliées ces dernières années, et elles sont réalisées à proximité de la frontière avec le Liban. Ils appréhendent plus que jamais dans leur prévisions la bataille de Galilée, et supposent que la résistance va l’attaquer. Ce qui aura des conséquences désastreuses sur l’entité sioniste, sur son existence », a-t-il expliqué.
Le numéro un du Hezbollah a poursuivi son discours en abordant « la crise provoquée par l’Arabie saoudite au Liban » selon ses termes, en riposte aux déclarations du ministre de l’Information libanais George Kordani dans lesquelles il décrit la guerre menée par la coalition arabe dirigée par Riyad contre le Yémen comme étant « une guerre absurde », estimant que l’organisation yéménite houthis Ansarullah défend son pays.
Il a évoqué trois éventualités pour en déceler les causes réelles.
Soit les saoudiens n’étaient réellement pas au courant des déclarations du ministre Kordahi et ils se sont offusqués lorsqu’ils les ont appris.
Dans ce cas, il a estimé que « la réaction saoudienne est beaucoup trop exagérée pour un pays qui s’estime être l’ami du Liban. En allusion a la convocation de leur ambassadeur au Liban, la révocation de l’ambassadeur du Liban en Arabie et la cessation des importations libanaises. Et de rappeler qu’aussi bien la Syrie et l’Iran qui sont victimes d’une campagne effrénée par de nombreux Libanais n’ont pas pour autant adopté des mesures aussi hostiles.
La deuxième supposition évoquée par sayed Nasrallah est que les Saoudiens croyaient vraiment que Kordahi allait être révoquée, et qu’ils pourraient de la sorte poursuivre leurs pressions sur le Liban.
La troisième éventualité est celle que l’affaire de Kordahi n’aura été qu’un prétexte utilisé par les Saoudiens dans leur bataille contre le Hezbollah.
Rappelant que cette bataille est menée par les dirigeants saoudiens depuis la guerre 2006, lorsqu’ils ont pressé les Israéliens de décimer la résistance, il a indiqué que ses résultats ont contrarié leurs attentes.
« Ils veulent maintenant que leurs alliés Libanais combattent eux-mêmes le Hezbollah, non pour l’intérêt de l’Arabie saoudite, mais pour celui des Israéliens et des Américains. Ils veulent une guerre civile. Or au Liban, soit leurs alliés ne veulent pas de guerre civile, soit ils sont incapables de la mener », a-t-il poursuivi.
En réponse à la propagande saoudienne selon laquelle le Hezbollah exerce son hégémonie sur le Liban, il a rétorqué que quand bien il est « le plus puissant parti au Liban », mais il n’en demeure pas moins qu’il est incapable par exemple d’obliger le gouvernement libanais à révoquer un juge qu’il estime être partial et politisé dans son instruction sur l’explosion du port de Beyrouth. En allusion au juge Tarek Bitar. Selon lui, il n’a pu non plus acheminer du diesel aux ports libanais mais vers les ports syriens, ni persuader les dirigeants libanais de rétablir les relations avec la Syrie, quand bien cela sert les intérêts libanais.
Sur la question yéménite, sayed Nasrallah a nié une rumeur selon laquelle durant leurs négociations avec les Iraniens, les responsables saoudiens ont entendu une proposition qu’ils devaient revenir au Hezbollah pour régler leur conflit avec l’organisation houthie Ansarullah.
« Ceci n’a jamais eu lieu. A aucun moment, les Iraniens n’ont fait une telle proposition. Ils leur ont dit sur la question du conflit yéménite de discuter avec les houthis, avec les yéménites eux-mêmes. Jamais les Iraniens n’interfèrent dans les affaires internes des autres pays. Ni avec le Liban », a-t-il assuré.
Assurant avec véhémence que « les avancées militaires des houthis est le fruit de leur lutte », et non au Hezbollah et que ce sont eux qui fabriquent leurs propres armes.
« Mais cela les Saoudiens ne peuvent le croire en raison de leur arrogance. Ils ne peuvent admettre que les yéménites sont aussi intelligents. Un conseil pour eux pour en finir avec la guerre, négociez avec les houthis », a-t-il conseillé.
Il a terminé son discours avec une note sur le Liban. Déclarant qu’il n’est pas question de troquer les martyrs du port de Beyrouth par ceux de Tayyouné.
Il répondait à des spéculations de presse selon lesquelles le Hezbollah pourrait renoncer à poursuivre en justice ceux qui ont tué les manifestants qui protestaient à Tayyouné contre la partialité du juge Bitar, en échange de la révocation de ce dernier.
« Tous sont des martyrs pour nous, ceux de Tayyouné et ceux du port de Beyrouth. Il faut établir la vérité sur les faits dans les deux cas pour que justice soit faite. Pas question de sacrifier un dossier pour l’autre », a-t-il taclé tout en accusant une fois de plus le parti des Forces libanaises d’être responsable de la tuerie de Tayyouné.
Les principales idées du discours
L’opération la plus importante dans l’histoire de la résistance
Dieu dit dans son livre saint :
((Ceux qui ont cru en Allah et ses messagers sont les grands véridiques et les temoins auprès de leur Dieu. Ils auront leur récompense et leur lumière tandis que ceux qui ont mécru et traité de mensonges Nos signes, ceux-là sont les gens de l’enfer))
Nous commémorons aujourd’hui la journée du martyr…
A noter que cette occasion remonte au 11-11 1982 lorsque le précurseur des opérations martyr le jeune homme qui n’avait pas dépassé les 20 ans a foncé vers le siège du gouverneur israélien à Tyr, tuant plus de 100 officiers et soldats israéliens dans l’une les plus douloureuses de l’ennemi israélien dans son histoire.
Cette opération est jusqu’à présent la plus importante de toutes les opérations de la résistance, la plus douloureuse pour les Israéliens, dans l’espoir qu’une opération aussi importante puisse se réaliser dans l’avenir…
Le Hezbollah a choisi ce jour-là dans l’histoire de la résistance au Liban et dans la région pour être le jour de tous les martyrs…
C’est une commémoration annuelle de tous les martyrs du Maitre des martyrs, sayed Abbas al-Moussaoui, de son épouse Oum Yasser, de son son fils Hussein, du cheikh heureux Ragheb Harb, de nos commandant dont haj Imas Moughniyeh…. De tous nos martyrs des opérations martyres et tous ceux qui ont défendu notre pays et la oumma. C’est aussi le jour des familles des martyrs
Dans notre culture, le martyre jouit d’un grand prestige. Notre rencontre en est une illustration. Nous les estimons au regard de notre religion, de la vie de nos prophètes. C’est Allah en personne qui les honore, Il a dit qu’ils sont auprès de Lui. Les versets coraniques et les citations prophétiques évoquent leur vie auprès d’Allah, leur rang, leur proximité de Lui. Ceci fait partie de nos constantes doctrinales
Ce n’est pas parce ils nous sont proches et nos amis mais surtout à partir de cette faveur coranique qui leur est accordée.
Mêmes les martyrs avant l’islam, le coran les a présentés comme des exemple à suivre, pour leur persévérance dans la voie difficile de la foi, cette voie embusquée d’épines…
Les adeptes du prophète Jésus Messie ont été persécuté et torturés, certains ont été brûlées vivants, parce qu’ils sont restés attachés à la foi. Eux aussi sont des martyrs comme en parle le Coran sur le peuple d’Okhdoud.
Leurs cas ressemblent à nos jours au vu des pressions exercées sur les croyants. Soit on rejette notre foi, soit ont est soumis aux affres et aux malheurs
Sachant que le premier martyr sur la voie de l’Islam a été une femme, Oum Ammar, Soumayya, et son époux, un vieil homme Abou Ammar. Ceci est emblématique…
Sachant que les martyrs de Badr et les martyrs de Karbala ont une faveur particulière compte tenu des causes et des conséquences de leur bataille…
Nous voyons dans les martyrs une grande richesse spirituelle et affective ; leur bénédiction emplit nos villes, villages, nos familles… Ils nous confèrent de l’amour, nous insuffle un esprit immortel, emplissent nos yeux des larmes et fait vibrer nos cœurs…
Les martyrs sont une richesse culturelle
Leurs testaments, il faut les lire même si certains d’entre eux sont très jeunes
L’imam Khomeiny recommandait de lire leurs testaments disant qu’ils font vibrer les cœurs et la raison. Ils portent des messages éthiques, d’une grande spiritualité, et gnostiques…
Ils sont d’une richesse culturelle inestimable…
Je vous recommande de les lire…
Il faut aussi écrire la biographie des martyrs …
Nous honorons et glorifions les familles de martyrs qui sont restées attachées à cette voie sinueuse… elles sont toujours disposées a donner encore davantage, le maximum…
Lorsque dans le passé j’avais l’honneur de visiter ces familles, et lorsque nos frères leur rendent visite, ils ont entendu des pères et mères des martyrs dire qu’ils sont prêts à offrir leurs fils et filles pour poursuivre cette voie et réaliser ses buts
L’imam Khomeiny disait que les martyrs sont les yeux et le cœur de cette voie et que nous avançons avec fermeté et assiduité grâce à leur fidélité et leur courage car ce sont eux qui sont en tête du front…
L’une des premières responsabilités qui nous incombent est de reconnaitre leur faveur et de les remercier…
Le fait de renier cela mène à la perdition…
Nous savons les vertus des martyrs, tous les courants confondus, ceux qui sont tombés en martyrs face aux projets de l’hégémonie américano-sioniste, de la résistance palestinienne, les martyrs du mouvement Amal, du Front de résistance nationale libanaise etc…Et nous les remercions…
Les exploits du sang des martyrs
Je vais passer au volet politique
Les exploits des martyrs sont tangibles. En revanche, vous savez dans la polémique au Liban, nous leur demandons (à nos adversaires, ndlr) quels ont été les exploits que vous avez réalisés, loin du vacarme dans les médias et sur les réseaux sociaux…
Avec les martyrs, les exploits historiques sont éclatants et ils se poursuivent avec le temps et sur l’espace…Par la bénédiction de ces martyrs du Hezbollah, d’Amal, du Front de la résistance nationale libanaise.
La libération du sol n’a été possible que grâce aux sacrifices qu’ils ont consentis. Qui aurait cru que cet ennemi arrogant, soutenu par des forces multinationales, pouvait se retirer de Beyrouth, de la montagne et se cacher sur les hauteurs des montagnes ,puis du sud du Liban…
Autre exploit : Libérer les détenus dans les prisons israéliennes a été possible grâce à ce sang…
Un autre exploit : il a protégé le Liban de l’ennemi israélien, de ses offensives…
Il a affronté le projet américain qui a utilisé le terrorisme takfiriste dans la région
Ces dernières semaines, il est question de contacts entre des dirigeants arabes avec le président syrien Bachar al-Assad. C’est un aveu de défaite de leur part, que leur projet de la guerre mondiale contre la Syrie a été un revers.
J’insiste pour exprimer cette position à partir de cet angle-là, celui des martyrs et des moudjahidines
Un exploit toujours de vigueur est celui de faire obstruction à la reprise de la guerre civile qui était et est encore planifiée
De même, il a fait obstacle à l’hégémonie totale sur le Liban qui a pour objectif d’empêcher un Liban souverain, indépendant et libre
J’y reviendrai plus tard dans le discours…
Une inquiétude existentielle sans précédent chez les Israéliens
L’essentiel de ces exploits réside dans l’affrontement avec l’ennemi israélien ; son titre est l’inquiétude ressentie chez les Israéliens aujourd’hui à l’ère de la normalisation arabe.
Ils sont plus préoccupés que jamais… nous le voyons à travers les manœuvres militaires qu’ils réalisent. On constate qu’elles sont réalisées tous les mois, alors qu’elles étaient plus espacées dans le passé. Ces exercices sont effectués à proximité du Liban. Et ce n’est certes pas parce qu’il n’y a au Liban qu’un orchestre musical, comme ils se moquaient dans le passé du Liban. Cette fois-ci, pour la première fois de son histoire de 70 ans, cette entité a peur du Liban
Elle n’a pas peur d’un obus ni d’une Katioucha ni d’un engin piégé. Elle craint une attaque d’une grande envergure sur une grande superficie, au nord, dans le cadre de la bataille d’al-Jalil, (la Galilée).
Raison pour laquelle, ils manipulent la géographie, ils édifient des murs, apportent les bataillons, et réalisent des manœuvres un fois par mois ou par trimestre.
Ils réalisent ceci en supposant que la résistance va rendre à al-Jalil dans la prochaine bataille
Cette bataille est présente dans leur culture, leurs calculs. Les commandants militaires s’inquiètent sérieusement…
C’est la preuve que l’israélien a confiance en la résistance, en la crédibilité de ses promesses, en les capacités et la grandeur de ses hommes et de ses combattants.
La question ne réside pas dans les milliers ou les centaines des kilomètres que la résistance pourrait conquérir mais dans les séquelles dangereuses sur l’entité sioniste. Ils perçoivent cette question à partir de cet angle stratégique et non sous le prisme d’une vision territoriale.
Pour la première fois, l’entité sioniste vit une véritable inquiétude existentielle, une inquiétude des missiles précis de la résistance…
Et ils s’inquiètent de la guerre avec le Liban
Au Liban les gens aujourd’hui oublient la guerre. Ils se préoccupent du mazout, du dollar, de l’électricité…
Même sur le plan régional, cette inquiétude a été exaspérée après l’opération Saïf al-Qods (Epée d’al-Qods)
Suivez ce que disent les dirigeants militaires israéliens et leur préoccupation des forces de l’axe de la résistance…
Certains au Liban livrent des évaluations comme quoi l’axe de la résistance est en train de faiblir alors que toutes les données illustrent tout à fait le contraire…
C’est la première fois l’entité israélienne vit l’inquiétude existentielle aussi profonde
Ils essaient de prendre de l’air à travers la normalisation avec les pays arabes. Mais ils savent très bien que ces pays qui normalisent avec eux ne sauraient jamais protéger, ni leur occupation, ni leurs murs, ni leurs citadelles des hommes de la résistance au Liban, en Palestine et dans toute la région…
De même, nous percevons ce qui se passe actuellement en Palestine occupée, cette violence contre les détenus et les habitants palestiniens de 48 et de la Cisjordanie et le siège de la bande de Gaza comme un signe d’inquiétude… c’est pour cela qu’ils recourent à autant de violence
Et ceci est l’un des exploits principaux des martyrs
Faire obstacle à l’hégémonie US totale
Un autre volet sur les exploits de ces martyrs
Nous ne prétendrons certes pas avoir libéré le Liban de l’hégémonie américain qui est toujours aussi pesante, sur plusieurs plans…
Ce que les us veulent, parfois on y est soumis et d’autres pas
Le Liban n’est pas débarrassé de l’hégémonie américaine, elle est de vigueur sur plus d’un niveau, officiel et populaire…
Mais Nous avons empêché la totale hégémonie…
Le Liban peut se remettre sur ses pieds mais il lui manque la volonté politique de refuser les diktats us sur la démarcation des frontières maritimes où chaque pouce a une grande valeur.
Cette zone controversée sur les frontières maritimes, le Liban en a besoin plus que jamais parce qu’elle renferme du pétrole et du gaz dont le Liban a besoin.
Jusqu’à présent l’Etat a refusé de se soumettre aux diktats des Américains qui veulent une délimitation en deca de la ligne 23. Ils leurrent le Liban en proposant un compromis sur la ligne Hoff c’est-à-dire en deca du strict minimum qui fait l’unanimité parmi les Libanais.
Pourquoi le Liban est-il parvenu à rester ferme et à refuser le diktat américain dans la délimitation des frontières. Pour la simple raison qu’il s’appuie sur la puissance du sang des martyrs , sur la puissance de ces vivants parmi nous, sur la puissance de la résistance capable de dissuader l’ennemi et ceux qui sont derrière l’ennemi , le dissuader de mettre la main sur un grain de sable ou une goutte d’eau et d’autant plus sur les ressources libanaises.
C’est la signification que le Liban ne se trouve pas en entier dans le cadre de l’hégémonie américaine totale.
Et cela fait des années que les responsables libanais sous soumis à ces pression du temps du mandat de Trump et de son gendre Jared Kouchner
La bataille souverainiste est celle-là
Nous aspirons à un était souverain indépendant et libre pour de vrai.
L’une des incarnations de cette indépendance est de refuser les diktats étrangers
L’État qui les admet ment lorsqu’il dit qu’il est souverain
Ceci est clair et limpide
Est-ce que l’Arabie est l’amie du Liban?
Dans le dernier volet, je veux aborder la dernière crise provoquée par l’Arabie saoudite contre le Liban
Je ne veux pas compliquer les choses
Mais nous voulons mettre au claire les réalités. Nous sommes face à une injustice …
D’abord les faits que vous connaissez tous : on a sorti une déclaration de M. Kordahi sur la guerre du Yémen qui n’est pas agressive et qui a été donné lorsqu’il n’était pas encore ministre
Et la crise a éclaté et se poursuit toujours.
Pour comprendre les choses, il y a plusieurs éventualités
La première est que les Saoudiens n’étaient pas au courant de la tenue de ces propos par Kordahi et se sont offusqués lorsqu’ils en ont pris connaissance. C’est une probabilité et leur campagne peut être une réaction…
Devant cette éventualité, je veux commenter
Premier point qui a été dit et que je reprends : la réaction saoudienne est exagérée, beaucoup trop exagérée, voire incompréhensible. Les mêmes déclarations, voire plus dures encore, ont été dites par des responsables politiques du monde arabe, de l’administration Trump, de la part de l’Onu et il n’y a pas eu de réaction saoudienne. Pourquoi avec Kordahi il y en a eu ??
Un autre constat : l’Arabie saoudite selon sa doctrine est régie par l’islam ; son roi est le serviteur des deux Harams et sur son drapeau est inscrit Mohamad le messager de Dieu. Durant ces dernières années certaines parties ont insulté le prophète Mohamad, et leur gouvernement les ont protégés. Mais l’Arabie n’a jamais réagi ; elle n’a pas renvoyé leurs ambassadeurs ni convoqué les siens…
Les propos de M. Kordahi seraient-ils plus graves que ceux proférées contre le prophète de l’Islam.
D’autre part, l’Arabie se présente comme un ami du Liban avec qui elle n’a pas de problème, son seul problème est avec le Hezbollah
Est-ce ainsi qu’on se comporte comme ami : en insultant les Libanais, en interdisant les importations… C’est une question que j’adresse aux amis de l’Arabie au Liban…
La Syrie qui est l’amie du Liban, son président a été insulté pendant plus de 16 ans, son peuple a été humilié… de la part d’ex-présidents libanais, de ministres, de députés, de médias et ils ont envoyé des miliciens et des armes dans ce pays pour combattre l’Etat syrien…
Mais lorsque nous avons eu le problème de l’électricité au Liban qui affecte tous les aspects de notre vie et lorsque les Américains ont décidé de lever l’embargo du gaz égyptien et de l’électricité jordanienne, qui devraient passer inéluctablement par la Syrie, nous n’avons vu aucun refus de la part de la Syrie. Elle n’a même pas demandé des excuses de la part de ceux qui l’ont insultée et l’ont agressée et soutenu la guerre mondiale contre elle. Ça c’est l’ami
De même pour la République islamique d’Iran (RII) qui est tous les jours victime de toutes sortes s’insultes de la part de plusieurs responsables dont des ex-présidents au Liban.
Elle n’a jamais rappelé aux Libanais que c’est grâce à son aide qu’ils ont vaincu l’invasion israélienne.
Et elle ne cesse de proposer toutes sortes d’aide : un métro, du mazout et du pétrole en livres libanaises, des centrales électriques et tout ce dont ils ont besoin. Mais il se refusent à l’accepter. Mais elle est un ami
Aux amis de l’Arabie je demande : est-ce de cette façon qu’un pays ami se comporte avec un peuple ami en menant une campagne contre lui régionale pour un simple problème avec un ministre ??
Nous avons soutenu la position du ministre de l’information de refuser de démissionner. Le premier signe de faiblesse a été la démission du ministre de la Culture Charbel Wahbi qui aurait pu se contenter de s’excuser. Mais cette démarche a donné une excuse à l’Arabie de faire davantage. L’Arabie s’est permis de dicter ses conditions au Liban
Est-ce un État qui a une dignité et qui est souverain ???
Après l’étape A avec Charbel Wahbi, nous sommes passés à l’étape B avec George Kordahi et les conditions saoudiennes ne s’arrêteront pas là.
Ceux qui lui ont demandé de démissionner pour l’intérêt national je demande : l’intérêt se réalise en se pliant au diktat, en étant humilié ??
Un prétexte pour une guerre civile au Liban
Deuxième éventualité
Les Saoudiens pensaient que Kordahi allaient vraiment démissionner mais quand il a refusé de le faire et personne n’a admis de le révoquer, l’Arabie a alors lancé une bataille
Et la troisième éventualité qui va avec la seconde: l’Arabie cherche un prétexte pour provoquer une crise avec le Liban
Cela fait partie de la bataille contre la résistance, contre le Hezbollah en tant que projet de la résistance au Liban
Depuis 2006 l’Arabie mène cette bataille : le rôle saoudien dans la guerre 2006 n’est pas un secret, ni les incitations saoudiennes à Israël de poursuivre la guerre jusqu’à l’éradication de la résistance. Mais les choses se sont terminés par des résultats qui ont été l’opposé de leurs attentes
Ils veulent maintenant que leurs alliés combattent le Hezbollah, non pas dans l’intérêt de l’Arabie mais dans ceux des Israéliens et des Américains et de leur projet…
Les saoudiens se comportent avec leurs alliés locaux avec autant de dénigrement parce que ces derniers ne peuvent ou ne veulent pas de guerre civile au Liban…
Ceux-là au Liban, soit ils ne peuvent mener de guerre civile, soit ils ne veulent pas de guerre civile…
Alors l’Arabie a provoqué cette crise.
Elle se poursuit depuis 2006, guerres, provocation et incitation vers la guerre civile.
Le mensonge sur l’hégémonie du Hezbollah sur le Liban
Quel est le prétexte avancé : le ministre des AE a accusé le Hezbollah et donné deux prétextes : l’hégémonie du Hezbollah au Liban et sur l’Etat, dont il veut libérer le Liban de cette hégémonie (en riant), Dans les médias ils travaillent cette rhétorique…
Le deuxième est sur la guerre au Yémen.
Pour clarifier les choses sur l’hégémonie du Hezbollah au Liban. Les Libanais savent que ce sont des paroles dan l’air, tous savent que cela n’est pas vrai…
Je me sens obligé de parler sur ces allégations infondées et fallacieuses. De même sur la question de la soi-disant hégémonie iranienne sur le Liban.
Je ne nie pas que nous sommew une partie influente dans la vie politique, nous sommes même le plus grand parti du Liban sur le plan politique, organisationnel, structurel… Mais nous n’exerçons aucune hégémonie sur le Liban
D’autres protagonistes moins puissants que nous ont une grande influence sur l’appareil de l’Etat, notamment sur la Justice libanaise.
Plusieurs exemples l’illustrent bien :
Dans l’affaire de l’explosion de port de Beyrouth, j’ai prononcé 5 discours dans lesquels j’ai condamné la partialité et la politisation du juge d’instruction, et après nous avons organisé une manifestation et il y a eu des martyrs qui sont tombés.
Quel est donc ce parti qui exerce son hégémonie et qui est incapable de révoquer un juge qu’il considère être partial et politisé sur un dossier sensible ?
Sur le sujet des navires de diesel que nous avons acheminés depuis l’Iran, le gouvernement nous a demandé de ne pas accoster les tankers sur les ports libanais mais par sur ceux de la Syrie…
Et nous avons obtempéré et nous étions obligés de l’acheminer par voie terrestre sur des centaines de kilomètres. Serait-ce de l’hégémonie ?
De plus cela fait plus de 15 ans que nous réclamons le rétablissement des relations avec la Syrie, dans l’intérêt du Liban, sur les plans économiques, celui des services, celui du transport des marchandises pour les exportations…
Nous croyons que le salut du Liban réside dans une relation complémentaire avec la Syrie. Nous leur demandons d’accepter mais en vain. Serait-ce de l’hégémonie ?
C’est le plus gros mensonge qui soit. Il en est de même avec la propagande sur l’occupation iranienne du Liban qui est un plus gros mensonge encore.
Le Hezbollah n’a rien à voir avec les exploits du Yémen
Deux mots sur le Yémen: depuis le déclenchement de la guerre contre le Yémen le Hezbollah a soutenu le Yémen et Ansarullah ouvertement. Vous nous avez sanctionné en suspendant la chaine al-Manar sur Arabsat et nous avons accepté cette sanction et consenti ce sacrifice. Nous n’avons jamais protesté
Ces derniers jours, l’offensive médiatique du Hezbollah contre l’Arabie sur la question yéménite était à un niveau des plus bas parce que ces temps-ci, nous sommes vraiment pris par les affaires internes libanaises… Ils n’avaient aucune raison par conséquent.
Le problème avec le Yémen qui se pose actuellement est sur la question de Ma’rib et des centaines milliards de dollars arabes qui ont été dépensés en vain. C’est un grand échec pour l’Arabie et les Américains. David Schenker l’a dit ouvertement: si Ma’rib tombe, c’est un grand échec pour les Saoudiens et les Américains.
Certains disent que cette crise a été provoquée pour faire pression sur le Liban puis sur le Hezbollah afin qu’il fasse pression sur Ansarullah
Mis ceci est entièrement illogique
Et ceci n’est pas véridique. Le Hezbollah n’a rien à avoir avec les exploits réalisés au Yémen. Et il n’a pas besoin de nouvelles sources de fierté…
On rapporte que lors des négociations entre Saoudiens et Iraniens, ces derniers leur auraient proposé de parler avec le Hezbollah sur la question yéménite, au motif qu’il exerce une certaine influence plus que les Iraniens. Mais ces propos n’ont jamais eu lieu. Il n’a pas du tout été question du Liban pendant les pourparlers irano-saoudiens.
Les Iraniens n’ont rien dit d’autre aux Saoudiens que de négocier avec les yéménites et qu’ils ne peuvent négocier ni en leur noms ni au nom d’aucun peuple…
Personne n’a jamais dit cela.
Les Saoudiens pourraient s’imaginer que celui qui conduit les fronts au Yémen est le Hezbollah, ceci est une illusion.
Les victoires ont été réalisées avec les cerveaux des Yéménites, avec leur intelligence, leur sagesse… c’est une victoire divine exclusive des Yéménites. Nous n’avons rien à voir avec.
Le problème réside dans le fait que la raison des Saoudiens, en raison de leur arrogance et de leur irrespect ne peut l’admettre.
Ils ne veulent pas croire que les houthis fabriquent eux-mêmes toutes leurs armes…
L’Arabie n’a pas le droit de sanctionner tous le Liban et tous les Libanais. Qu’ils fassent à leur guise avec le Hezbollah et qu’ils laissent les Libanais tranquilles… Qu’ils regardent les Américains qui apes avoir découvert que leurs sanctions ont affecté le peuple libanais et leurs alliés ont commencé a réviser leurs positions. On va voir s’ils vont continuer ou pas.
Et je leur dis que si vous voulez en finir avec le Yémen, il n’y a qu’un seul moyen, acceptez le cessez-le feu, suspendez l’embargo et allez vers les négociations politiques. Rien ne changera rien à la position des yéménites d’autant qu’ils sont aujourd’hui triomphants. Ni les USA, ni le Conseil de sécurité, ni la Lige arabe, ni la rupture des liens diplomatiques, ni la création des crises avec des Etats arabes comme le Liban ou autre…
En ce qui nous concerne, j’en appelle à la patience, à la sérénité la préservation de notre souveraineté et de notre dignité nationale…
Nous ne voulons pas mener de bataille et ce n’est pas nous qui avons provoqué cette crise
Mais s’ils veulent le punir le Liban coûte que coûte, les Libanais devront décider.
(…)
En ce jour du martyr, nous nous engageons devant les martyrs que nous allons suivre votre chemin et nous allons réaliser vos objectifs. Nous demandons à Dieu de nous accorder à nous aussi le martyre…
FIN
Source: Al-Manar