Depuis l’évènement de l’évasion des six prisonniers palestiniens de la prison israélienne de Gilboa, tous originaires de la ville de Jénine, dont deux d’entre eux s’étaient abrités dans le camp avant d’être arrêtés, les rencontres entre les responsables sécuritaires israéliens et ceux de l’Autorité palestinienne n’ont connu aucun répit.
Les Israéliens ont menacé d’une incursion pour mettre fin aux cellules de la résistance dans la ville de Jénine. Mais craignant que cette incursion ne provoque une escalade avec la bande de Gaza et ne fasse exploser la situation en Cisjordanie, ils se sont finalement résolus à laisser faire l’AP.
Durant ces dernières semaines, des renforts des forces de sécurité palestiniennes ont été dépêchés dans la ville, pour la première fois depuis plusieurs années, sous l’œil vigilant des soldats israéliens.
Et à partir du samedi 20 novembre, elles se sont mises à exécuter la première partie de ce plan, en lançant l’assaut contre les périphéries de la ville.
Mais le riposte des jeunes palestiniens a été virulente, à coups de pierres et des accrochages s’en sont suivis au cours desquels les résistants ouvrant le feu sur leurs sièges.
Les forces palestiniennes se sont finalement résignées à se retirer.
Selon les sources d’al-Akhbar, les services de sécurité palestinienne sont décidés à entrer dans le camp et leurs opérations pourraient se poursuivre plusieurs semaines.
Elles ont pour objectif d’arrêter des résistants et de confisquer les armes entre leurs mains au motif d’empêcher les forces d’occupation d’attaquer le camp.
La nouvelle qui a été révélée par les médias israéliens a été confirmé par le maire de Jénine Akram al-Rajoub qui a affirmé que l’AP a pris la décision de mettre fin aux apparitions d’éléments armés
« Nous allons traquer tous les éléments responsables du chaos sécuritaire. Ce qui se passe à Jénine relève des actions hors-la-loi », a-t-il dit lors d’une interview avec une radio locale, menaçant le Hamas « d’une riposte sévère ».
En plus du Hamas, deux autres organisations se côtoient à Jénine : les brigades d’al-Aqsa du Fatah et celles d’al-Qods du Jihad islamique.
L’adjoint de Rajoub, Kamal Abou al-Rab a enchaîné en assurant : « nous avons une action sécuritaire continue et les obsèques de Wasfi ont été un indice très dangereux ».
Le 12 novembre, lors du cortège funèbre d’un responsable du Hamas et ancien ministre des Détenus Wasfi Qabha, des hommes encagoulés ont fait leur apparition parmi la foule. Appartenant aux brigades des Qassam, ils portaient des mitrailleuses automatiques sophistiquées. Des nouvelles. Dans le passé, ils étaient munis de fusils et d’engins explosifs de fabrication locale.
Depuis le début de l’an, la situation à Jénine, dans la ville et son camp est en pleine effervescence. Il y a eu 14 martyrs palestiniens dans des accrochages avec des soldats israéliens. Le cheikh-point israélien al-Jalmat fait l’objet d’attaques incessantes aux tirs de feu et aux engins explosifs fabriqués localement.
Les autres régions de la Cisjordanie occupée sont aussi le théâtre d’affrontements presque quotidiens.
La semaine passée, les images d’une vidéo postée sur la Toile ont montré des soldats israéliens faisant l’objet de tirs nourris, dans la ville de Toubass, après avoir arrêté un jeune palestinien, prendre la fuite et le laisser par terre.
A Naplouse, un autre point militaire israélien établi au sommet de la montagne Jarizam faisait l’objet de tirs de feu, après la capture d’un jeune palestinien accusé d’exécuter des opérations contre les forces d’occupation.
Et en l’espace d’une semaine, la vieille ville sainte d’al-Qods avait un rendez-vous avec deux opérations de résistance successives : la première par le jeune de 16 ans Omar Abou Asab qui a attaqué deux soldats au couteau, puis celle de Fadi Abou Chkeidim qui au moyen d’une mitrailleuse Carlo, de fabrication locale, a tué un soldat de réserve de la brigade des parachutistes israéliens et blessé d’autres. Cette dernière a été revendiquée par le Hamas.
Des sources informées ont révélé pour al-Akhbar, que la liste de ceux qui sont recherchés et traqués par les forces d’occupation ne cesse de s’allonger, comme jamais avant dans le passé.
Ces sources ont écarté le scénario de la confrontation, estimant que l’AP aura plutôt recours à un règlement à l’amiable, car la solution sécuritaire s’est avérée inutile, surtout à Jénine.
Les choses pourraient dans les semaines prochaines aboutir à un compromis non officiel pour mettre fin aux défilés des jeunes armés en échange de la suspension de la campagne sécuritaire de l’AP, ont-elles prévu. A moins que les soldats israéliens ne reprennent leurs incursions de nuit de grande envergure , ils seront alors confrontés nécessairement à des résistants armés.
Source: Divers