Lorsqu’un journaliste saoudien m’a humilié en direct aucune mesure n’a été prise contre lui », a déclaré le chef de l’Etat libanais Michel Aoun, en répondant aux questions de la télévision qatarie al-Jazeera.
En visite officielle au Qatar, M. Aoun s’est entretenu avec l’émir du Qatar Tamim ben Hamad Al Thani sur les dernières évolutions au Liban, notamment la dégradation des relations avec l’Arabie soaudite et certains pays du Golfe, l’enquête sur le port de Beyrouth et les relations avec le Hezbollah.
Riyad a rompu ses liens diplomatiques et commerciaux avec Beyrouth suite à la diffusion par le site al-Jazeera d’une interview du ministre de l’Information libanais George Kordahi dans laquelle il critique la guerre saoudienne contre le Yémen, la qualifiant d’absurde et assurant que l’organisation houthie Ansarullah défend le pays.
Le président libanais a assuré qu’il n’a pas demandé à M. Kordahi de démissionner, comme le réclament les dirigeants saoudiens, et « qu’il revient à ce dernier de prendre la position qu’il estime être la meilleure pour le Liban ».
« Lorsqu’un journaliste saoudien m’a humilié en direct, aucune mesure n’a été prise contre lui », a-t-il insisté.
En mai 2021, lors d’une interview avec l’ex-ministre libanais des Affaires étrangères du gouvernement de Hassan Diab avec la chaine de télévision américaine arabophone al-Hurra, un journaliste saoudien a qualifié M. Aoun et son gendre, le chef de son parti le Courant patriotique libre Gebran Bassil de « duo amusant ».
En outre, le président libanais a affirmé qu’il était en désaccord avec le Hezbollah sur sa position réclamant la démission du juge d’instruction libanais Tarek Bitar, accusé de partialité et de politisation dans son enquête sur l’explosion meurtrière du port de Beyrouth.
Il a par ailleurs rappelé que le Hezbollah respecte la résolution 1701 et n’a commis aucune lacune depuis 2017.
M. Aoun a de nouveau accusé le directeur de la Banque du Liban Riad Salamé d’avoir causé la déroute financière du Liban et « d’être responsable des fonds perdus ».
Selon lui, ce sont les accumulations diverses qui ont aggravé la crise économique que traverse le pays du cèdre.
Interrogé sur le prochain scrutin législatif prévu l’an prochain, il a assuré qu’il se déroulera à la date prévue.
La semaine passée, dans un entretien avec un quotidien libanais, il avait dit qu’il ne signera pas la proposition faite par le parlement de les organiser le mois de mars prochain au motif que ce n’est pas sa date initiale décidée entre les mois de mai et de juin habituellement.
Pour al-Jazeera, il a souligné qu’il quittera le palais de Baabda lorsque son mandat sera terminé mais qu’il restera si le Parlement le lui demande.
S’agissant de l’affaire des frontières maritimes avec l’entité sioniste, il a affirmé qu’il ne signera pas de décret de délimitation de ces frontières pendant la phase des négociations. Washington a dépêché le mois passé un émissaire qui détient la double nationalité américaine et israélienne pour régler cette question à l’écart des Nations unies, en faisant la navette entre le Liban et la Palestine occupée par ‘Israël’.
Source: Médias