Revenant de sa tournée africaine à la fin de la semaine dernière, le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré devant les journalistes qu’il n’était plus nécessaire de prolonger ni d’approfondir l’opération de l’armée turque à Al-Bab, déclaration qu’un expert militaire turc a commentée pour Sputnik.
L’achèvement de l’opération de libération d’Al-Bab et le retrait ultérieur des troupes turques pourraient prendre un mois, alors que le président américain Donald Trump a donné 90 jours pour l’élaboration d’un plan de création de zones de sécurité sur le territoire syrien, a indiqué à Sputnik Ismail Hakkı Pekin, ancien chef du département du renseignement de l’état-major turc.
Et d’ajouter que toute une série de facteurs auraient pu précipiter la décision d’achever l’opération d’Al-Bab dans les meilleurs délais.
« On pourrait y évoquer notamment le fait que les troupes turques ne veulent pas du tout se confronter à l’armée gouvernementale syrienne qui progresse vers Al-Bab depuis le sud, les négociations de paix à Astana qui ont débouché sur l’élaboration d’un mécanisme de contrôle du cessez-le-feu et la décision de Donald Trump de préparer un plan de création de zones de sécurité sur le territoire syrien », a détaillé l’interlocuteur de l’agence.
Selon M. Pekin, la Turquie ne veut naturellement pas de confrontation avec la Syrie, ce qui pourrait permettre en perspective le lancement de négociations directes entre Ankara et Damas.
L’expert a signalé un changement de position de la Turquie envers la direction syrienne.
« À mon avis, la politique syrienne de la Turquie a changé, ce qui rend possible ses pourparlers directs avec Damas. Quoi qu’il en soit, on constate qu’Ankara n’insiste plus depuis longtemps sur le départ du président syrien Bachar el-Assad à titre de condition d’un tel dialogue. Il se peut que cette question ait été discutée lors des négociations à Astana», a supposé l’interlocuteur de Sputnik.
Et d’ajouter que la décision d’achever sous peu l’opération d’Al-Bab pourrait être précipitée sous l’influence de l’Iran, de la Russie ou de la Syrie.
« Dans la situation présente, l’achèvement par la Turquie de son opération à Al-Bab figure sans doute parmi ses grandes priorités, car cette campagne s’éternise déjà trop. Après, il faudra nettoyer la région pour que les États-Unis et la Russie puissent prendre des décisions sur des actions ultérieures sur le terrain », a résumé l’expert.
Source: Sputnik