Les revenus du tourisme en Turquie ont baissé de près de 30% au cours d’une année 2016 marquée par de nombreux attentats meurtriers et un coup d’Etat manqué, selon les chiffres officiels publiés mardi.
Selon l’office national des statistiques (Tuik), les revenus du tourisme ont chuté de 29,7% à quelque 22 milliards de dollars, contre plus de 31 milliards l’année précédente.
La Turquie a été frappée en 2015 par une vague d’attentats meurtriers, liés à la rébellion kurde ou aux takfiristes de Daesh, ainsi que par une tentative de coup d’Etat en juillet.
En 2016, le nombre de visiteurs a ainsi baissé de 24,6% par rapport à l’année précédente.
Un peu plus de 31 millions de visiteurs se sont rendus en Turquie, contre près de 42 millions en 2015. Parmi eux, environ 20% sont des Turcs installés à l’étranger.
Les dépenses par tête ont également baissé, passant de 756 dollars en moyenne en 2015 à 705 dollars en 2016.
La dégradation du secteur du tourisme, dont les revenus représentent près de 5% du PIB, a eu un fort impact sur la croissance turque.
L’économie a ainsi reculé au troisième trimestre 2016 pour la première fois depuis 2009, avec une contraction de près de 2% par rapport à la même période en 2015.
Les attentats ont notamment visé des lieux touristiques, comme le quartier historique d’Istanbul en janvier 2016 et l’aéroport international Atatürk en juin.
Et au moment où la Turquie tournait la page d’une année noire, une attaque dans une boite de nuit branchée d’Istanbul a fait 39 morts, principalement des étrangers, la nuit du Nouvel An.
Mais les autorités turques restent optimistes pour 2017, comptant sur un regain du tourisme en provenance de Russie après la normalisation des relations entre Moscou et Ankara.
En août, le nombre de touristes russes avait chuté de près de 84% par rapport à août 2015.
Le ministre de la Culture, Nabi Avci, avait déclaré la semaine dernière espérer que « 2017 sera mieux que 2016, et 2018 mieux que 2017 ».
« Aucune ville au monde ne peut dire +je suis sûre à 100%+. Le terrorisme est un phénomène global qui peut arriver partout », avait-il affirmé, cité par l’agence progouvernementale Anadolu.
Avec AFP