Le ministre russe des Affaires étrangères a déclaré le 28 janvier que si la question d’une guerre dépend de la Russie, elle n’aura pas lieu.
« Si cela dépend de la Fédération de Russie, il n’y aura pas de guerre. Nous ne voulons pas de guerre, mais nous ne permettrons pas d’ignorer nos intérêts ou de les réprimer brutalement », a déclaré Sergueï Lavrov dans une interview accordée aux stations de radio russes, dont Sputnik.
Il répondait à une question sur les risques d’une guerre alors que Moscou et Washington échangent depuis bientôt un mois sur les garanties de sécurité, sans réussir à parvenir à un accord.
Après une série de négociations sur les propositions russes de garanties de sécurité, les États-Unis, dans leur réponse écrite, « n’arrivent pas à satisfaire la Russie » sur le problème principal, poursuit M.Lavrov:
« Je souligne de nouveau que nous étudions toujours la réponse reçue. Les premières évaluations ont déjà été exposées. Elle ne peut nous satisfaire sur le problème principal, à savoir les raisons pour lesquelles l’Occident ne remplit pas ses obligations sur l’indivisibilité de la sécurité et ignore nos intérêts, bien qu’ils aient été très ouvertement et clairement définis ».
La Russie campe sur ses propositions
Malgré cette discorde, Moscou restera ferme sur ses positions en matière de garanties de sécurité, car cette question ne comprend aucun compromis, conclut-il.
« S’ils insistent sur le maintien de leur position, nous ne changerons pas la nôtre. Leur position est basée sur de faux prétextes et une distorsion des faits, alors que la nôtre est fondée sur ce qui a été approuvé par tout le monde. Je ne vois aucune possibilité de compromis. Sur quoi peut-on s’entendre si les décisions précédentes sont ouvertement sabotées et faussement interprétées », a ajouté le ministre russe.
Cependant, il ne s’agit pas d’un ultimatum, a-t-il précisé, Moscou veut simplement un travail honnête. Bien que la réponse américaine contienne des « points rationnels », l’Occident tire de l’ensemble des dispositions de l’OSCE sur l’indivisibilité de la sécurité uniquement celles qui ne contiennent que ses avantages.
Négociations sur la sécurité
En décembre 2021, Moscou a publié deux projets d’un accord sur les garanties de sécurité encadrant les relations militaires entre la Russie, les États-Unis et l’Otan.
Leur publication a débouché sur une série de négociations qui se sont tenues en janvier, à savoir les sommets Russie-États-Unis et Russie-Otan, les consultations Russie-OSCE et les pourparlers des chefs russe et américain de la diplomatie. Moscou a demandé à Washington de répondre par écrit à ses propositions.
Dans sa réponse reçue le 26 janvier, les États-Unis n’ont pas fait preuve d’une réaction positive à l’exigence principale russe, le non-élargissement à l’Otan, a fait savoir le ministre russe des Affaires étrangères. Les détails de la lettre restent inconnus, car Washington a appelé Moscou à ne pas la publier dans son intégralité. Vladimir Poutine en ayant déjà pris connaissance, une réaction est attendue.
Le 28 janvier, Sergueï Lavrov a également informé de l’intention de Moscou d’envoyer à ses partenaires une demande officielle visant à expliquer comment ils envisagent de respecter les dispositions mentionnées. En parallèle, la Russie prépare une réponse à Washington et à Bruxelles.
Source: Avec Sputnik