Le Kremlin a estimé vendredi que l’heure était à l’union autour du président Vladimir Poutine, au neuvième jour de l’invasion de l’Ukraine.
«Ce n’est pas le moment de se diviser, c’est le moment de s’unir. Et s’unir autour de notre président», a estimé le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, lors d’un breffage à la presse, interrogé sur des appels de personnalités de la culture opposées à la guerre.
«Il y a en effet des débats passionnés parmi les acteurs de la culture. Il y a ceux qui soutiennent le président, soutiennent le président sincèrement. Et il y a ceux qui ne comprennent pas ce qui se passe», a-t-il dit estimant qu’il fallait «leur expliquer les choses patiemment».
De nombreuses pétitions citoyennes circulent contre la guerre, parmi elles celles de personnalités de la culture mais aussi de professionnels de la médecine.
Les autorités russes ont donné un tour de vis intérieur dans la foulée de l’invasion de l’Ukraine, avec notamment la fermeture de médias indépendants, des blocages de site internet et l’adoption en cours d’amendements législatifs introduisant des peines de prison pour les personnes jugées coupables de distribution d’«informations mensongères» sur l’armée.
Concernant le conflit en Ukraine lui-même, le porte-parole du Kremlin a indiqué que M. Poutine n’avait pas prévu de parler au président ukrainien, estimant que les pourparlers de la veille devaient se poursuivre dans ce format impliquant des représentants des présidences.
«Ces négociations sont un bon moyen de faire passer à la partie ukrainienne notre vision du problème», a dit M. Peskov.
Enfin, le président russe ne compte pas avoir de discussion avec son homologue américain, Joe Biden.
«Une telle conversation n’est pas prévue. Il est difficile de considérer actuellement ces partenaires comme des interlocuteurs», a dit M. Peskov, alors que la Russie accuse l’Occident en général et les États-Unis d’instrumentaliser l’Ukraine contre Moscou et d’en avoir fait une menace stratégique pour le Kremlin.
Le jeudi 3 mars, le président russe avait assuré jeudi que l’opération militaire en Ukraine se déroulait « selon le plan », rappelant y combattre des « néonazis » pour sauver Russes et Ukrainiens, qui ne sont selon lui « qu’un seul peuple ».
Lors de l’échange qu’il a eu par téléphone avec le président français Emmanuel Macron, M. Poutine aurait selon le résumé de ce dernier fait part de sa « très grande détermination » à poursuivre son offensive dans le but de « prendre le contrôle de toute l’Ukraine ». Le président russe aurait aussi assuré que les opérations militaires se développaient « selon le plan » prévu par Moscou et qu’elles allaient « s’aggraver ».
Toujours selon M. Macron, il aurait enfin dévoilé son intention de poursuivre « sans compromis » son offensive contre les « nationalistes » en Ukraine. Pour rappel, Vladimir Poutine a justifié l’invasion de son voisin en affirmant vouloir « protéger les personnes victimes de génocide de la part de Kiev » et « arriver à une dénazification de l’Ukraine ». Selon des correspondants dans le Donbass, quelque 14 mille Ukrainiens ont péri dans les bombardements de l’armée ukrainienne contre leur région durant ces 8 dernières années.
Source: Divers