« Nous annonçons officiellement que des couloirs humanitaires pour la Fédération de Russie seront désormais ouverts unilatéralement, sans coordination, chaque jour à partir de 10H00 du matin », tandis que ceux allant « dans d’autres directions seront négociés avec la partie ukrainienne », a déclaré dans la soirée le ministère russe de la Défense.
Une décision rendue publique peu de temps après la fin des premiers pourparlers directs à haut niveau entre les belligérants depuis le début, le 24 février, de l’intervention russe en Ukraine.
Sur le terrain, après avoir auparavant atteint les faubourgs nord et ouest de Kiev, des chars russes sont arrivés jeudi à proximité de son entrée nord-est.
Des journalistes de l’AFP ont vu des colonnes de fumée s’échapper du village de Skybyn, à quelques centaines de mètres du dernier barrage des forces ukrainiennes sur l’axe menant à la capitale dans cette zone.
En fin de matinée, une pluie de roquettes russes Grad s’est abattue sur la localité déserte de Velyka Dymerka, à environ cinq kilomètres des limites de Kiev.
Selon l’état-major ukrainien, les forces russes, tout en continuant leur « opération offensive » pour encercler la capitale, attaquent sur d’autres fronts, dans l’est, les villes d’Izioum, de Petrovske, de Hrouchouvakha, de Soumy et d’Okhtyrka ou dans les régions de Donetsk et de Zaparojie.
Les dirigeants français et allemand Emmanuel Macron et Olaf Scholz ont, dans un entretien téléphonique avec M. Poutine, « insisté sur le fait que toute solution à la crise devait passer par des négociations entre l’Ukraine et la Russie » et exigé « un cessez-le-feu immédiat ».
L’ex-chancelier allemand Gerhard Schröder, critiqué pour ses liens étroits avec la Russie, était jeudi à Moscou pour un « effort de médiation » à la demande d’un responsable ukrainien, selon le site d’information Politico citant des « sources bien informées ».
Après deux semaines de conflit, les sanctions occidentales continuent de pleuvoir sur la Russie.
Facebook a de son côté annoncé jeudi faire des exceptions à son règlement sur les contenus violents et haineux, en ne supprimant pas des messages hostiles à l’armée et aux dirigeants russes.
Pour faire face aux sanctions, Moscou a interdit l’exportation de certaines marchandises et d’équipements précédemment importés.
« Toutes nos obligations en matière d’approvisionnements énergétiques » seront remplies, a néanmoins promis Vladimir Poutine.
Les Etats du G7 ont quant à eux appelé les pays producteurs de gaz et de pétrole à « augmenter leurs livraisons » pour faire face à la hausse des prix de l’énergie et aux risques de pénuries.
Conséquence de la guerre en Ukraine, le Fonds monétaire international (FMI) a annoncé qu’il allait abaisser ses prévisions de croissance mondiale, prévenant en outre qu’un défaut de paiement de la Russie n’était plus « improbable ».