Nouvelles révélations sur l’attaque revendiquée par les gardiens de la révolution iranienne contre un siège du Mossad à Erbil dans la nuit de samedi à dimanche : 4 officiers israéliens sont portés disparus, a rapporté la télévision libanaise d’information al-Mayadeen.
« 4 officiers ont été tués dont une femme, et 7 autres blessés dont 4 dans un état grave », a assuré une source fiable sous le couvert de l’anonymat.
Des sources moins fiables ont indiqué que l’un des tués est un certain Adam Batler, qui fait partie de l’équipe chargée du système de drones israéliens opérant dans cette base et qui aurait perpétré l’attaque meurtrière, le 3 janvier 2020, contre le convoi du chef de la force al-Qods du CGRI, le général martyr Qassem Soleimani et de l’ex-chef du Hachd al-Chaabi irakien Abou Mahdi al-Mohandes.
L’attaque contre un camp iranien
Pour les sources d’al-Mayadeen, cette équipe est derrière l’attaque aux drones perpétrée le 14 février dernier contre un camp militaire iranien dans la province de Kermânchâh, au nord-ouest de l’Iran.
« 6 drones tirés depuis le Kurdistan d’Irak et ont bombardé un camp à Kermânchâh causant des pertes considérables », rapporte ces sources, selon lesquelles les forces iraniennes et leurs renseignements ont détecté le site de leur lancement depuis « le siège de commandement situé à Masyaf Salaheddine où la décision de l’attaque a été prise et exécutée ».
« L’attaque aux missiles a visé d’une manière précise et certaine ce même siège des renseignements militaires dans le Kurdistan », a ajouté la source.
Des drapeaux israéliens dans le Kurdistan
La présence d’éléments israéliens dans le Kurdistan irakien a été confirmée par plusieurs parties irakiennes.
Le directeur du centre al-Qods des études politiques Aarib al-Rantaoui a révélé que lors d’une tournée dans cette province il a vu de ses propres yeux des voitures arborant le drapeau israélien.
« Il y a un consensus indiscutable sur une présence israélienne enracinée dans la province du Kurdistan », a-t-il affirmé pour al-Mayadeen.
Selon lui, la riposte des Iraniens si elle se répète permettra de dissuader les Israéliens, comme au Liban ou Israël craint que le Hezbollah ne le bombarde.
La villa du Mossad à Erbil
Une photo d’une villa appartenant à un homme d’affaire kurde où opérait le Mossad est publiée sur le site web de la télévision.
« Le bombardement a visé les tanières des sionistes installés dans les bras d’une famille connue pour sa collaboration », a affirmé cheikh Akram al-Kaabi, le secrétaire général du mouvement an-Noujaba , principale faction du Hachd al-Chaabi.
« Cette famille barazanie abrite les ennemis de l’Irak pour l’affaiblir et le démembrer afin de réaliser la séparation », du Kurdistan a ajouté M. al-Kaabi. « Ce qui donne le droit a toutes les parties de les viser », poursuit-il, saluant la décision de former une commission pour enquêter sur la présence du Mossad dans le Kurdistan irakien, se disant « étonné que certains protagonistes irakiens prétendent ne pas être au courant de la présence d’Israéliens à Erbil alors que cette question est claire pour tous ».
Selon lui « cette commission devrait aussi consolider la souveraineté de l’Irak sur le régime d’Erbil pour mettre fin à sa sédition ».
« Sont bénis les bras de ceux qui nous soutiennent contre Daech et le Mossad israélien. On nous a confirmé qu’il y a des tués dans leurs rangs », a-t-il conclu.
« Nouvelles phase du conflit »
Les Brigades du Hezbollah d’Irak, une autre composante du Hachd al-Chaabi a aussi salué l’attaque contre le siège du Mossad.
« Cette opération est une riposte au bombardement israélien à l’intérieur de l’Iran perpétré depuis l’Irak, il y a quelques semaines », a assuré le communiqué des Brigades du Hezbollah d’Irak.
Et de s’interroger : « ou sont donc ceux qui se lamentent pour la souveraineté, ou sont leurs voix lorsque les forces irakiennes sont pilonnées ? sommes-nous devenus deux camps, l’un qui défend les sacro-saints et l’autre qui défend les Américains et les sionistes ? »
Selon le texte, « le bombardement iranien d’une base de l’entité sioniste prédit une nouvelle phase du conflit ».
« Pas de bataille entre les guerres »
Côté officiel israélien, le mutisme est de mise. Mais selon les médias, l’armée israélienne est en état d’alerte dans le nord, à la frontière avec le Liban après la menace iranienne de venger la mort de ses deux officiers des Gardiens tués dans un raid aérien israélien perpétré à proximité de Damas le 7 mars dernier.
Selon la chaine de télévision israélienne KAN, « Israël se prépare pour faire face à des scénarios de tirs de missiles et de drones depuis l’Iran ».
« Nous traversons aujourd’hui une phase tendue où il y a beaucoup de menaces de tirs de drones depuis l’Iran ou via ses délégués au Yémen ou en Irak. Ce qui nous ramène au point ou on ne peut plus dormir paisiblement », a commenté son chroniqueur militaire Roy Sharon.
Quant à la chaine israélienne Canal12, elle s’est arrêtée sur les déclarations iraniennes selon lesquelles l’attaque d’Erbil n’est pas une vengeance à la mort de deux officiers des gardiens de la révolution en Syrie.
« Israël est depuis longtemps en état d’alerte maximale. Le verre est plein. Et les Iraniens veulent se venger. Nous allons voir d’autres frappes similaires prochainement », a analysé son chroniqueur militaire Nir Dafouri.
L’ex-chef des renseignements israéliens Amos Yadlin a pour sa part, assuré pour cette télévision : « les Iraniens n’ont pas visé les Américains à Erbil. Ils ont visé Israël. Et le message de l’Iran pour nous est le suivant : il n’y aura pas de bataille entre les guerres avec l’Iran ».
Source: Divers