Dans la nuit de samedi à dimanche dernier, le corps des gardiens de la révolution islamique en Iran a bombardé un siège du Mossad dans la base Harir à Erbil, dans le Kurdistan irakien. Une attaque qui est une riposte à un raid perpétré le mois de février dernier contre un camp iranien dans la province iranienne de Kermanchah, au nord-ouest du pays. Le raid a été attribué au siège du Mossad à Erbil.
Le centre de recherches libanais U-Feed a réalisé une infographie sur les relations entre les Kurdes irakiens et l’entité sioniste.
Ci-dessous la traduction de l’article publié ce jeudi 17 mars 2022.
Les relations entre les Kurdes et les sionistes ont commencé en 1931, lorsque Ben Gourion qui était alors l’un des activistes politiques les plus en vue a chargé le journaliste Ruben Chilo de collecter des informations sur le contexte démographique et politique au Moyen-Orient.
Durant sa mission, Chilo a passé trois années en Irak et il a jugé que les Kurdes seraient un allié approprié pour l’Etat juif, du fait qu’ils sont une minorité non arabe vivant sous le pouvoir des Arabes.
Avec l’implantation de l’entité sioniste en 1948, les kurdes juifs ont émigré en Palestine occupée. Aujourd’hui, les israéliens d’origine kurde sont estimés à 130 000.
Durant la deuxième moitié du XXIème siècle, l’entité sioniste a offert une aide militaire et secrétaire aux Kurdes en Irak. Avec l’invasion américaine en 2003 et le renversement de Saddam Hussein, ce pays est devenu un théâtre ouvert pour les activistes israéliens surtout avec les kurdes irakiens. A tel point que les liens avec les Israéliens n’étaient plus cachés.
En 2005, le leader kurde Massoud Barzani a déclaré que « l’établissement de liens entre Kurdes et Israéliens n’est pas un crime car certains pays arabes ont établi des liens avec l’Etats juif ».
En 2008, Barzani a même salué le ministre israélien de la Défense Ehud Barak lors d’une conférence à Athènes.
A partir du XXIème siècle, la relations entre Israéliens et kurdes ont pris une nouvelle tournure.
Des conseillers israéliens sont intervenus dans le Kurdistan irakien pour entrainer et former les combattants des Peshmergas. Des armements leur étaient expédiés en échange de l’achat de pétrole de Kirkouk. Des sociétés israéliennes se sont investies dans le Kurdistan irakien.
Les Israéliens se sont aussi emparés de quelques bases sécuritaires et d’espionnage dans cette région, tandis que des kurdes irakiens se rendaient régulièrement en Palestine occupée. Ils obtenaient des fonds pour acheter les territoires qui appartiennent aux Arabes dans les zones kurdes pour opérer un changement démographique dans cette région. Les Israéliens soutiennent le changement démographique dans cette province en faveur des Kurdes.
En Israël, il existe une commission kurde dans la Knesset, l’Association de l’amitié kurdo-israélienne , l’Union des émigrés du Kurdistan en Israël, et l’association Kedem.