Bien que les services spéciaux américains se préparent à des tirs de missiles nord-coréens, les experts sont convaincus que Pyongyang n’est pas en mesure de créer et de tester des missiles capables de toucher leur cible.
Des messages selon lesquels la Corée du Nord se prépare à effectuer une nouvelle série de tests de missiles balistiques apparaissent de plus en plus souvent dans les médias. Cependant, un grand nombre d’experts estiment que Pyongyang aurait besoin de 2 à 5 ans au minimum pour créer un missile capable d’atteindre les États-Unis, compte tenu le niveau de développement technique de la Corée du Nord.
Selon un fonctionnaire de la CIA, « il est très possible que d’ici deux ans la Corée du Nord disposera d’un missile balistique avec une ogive nucléaire ». En réalité, un tel scénario semble peu probable car pour ce faire Pyongyang doit effectuer au moins cinq tests balistiques en 2017.
« Si la Corée du Nord dispose d’un missile de 15 mètres à une portée de 5 500 kilomètres, il s’agit d’un niveau technologique qui ressemble à celui de l’URSS des années 1960-1970. En ce qui concerne l’ogive nucléaire, si elle existe, il faut effectuer plusieurs tests pour qu’elle puisse atteindre la cible », a déclaré Vladimir Khroustalev, représentant de l’ONG internationale Lifeboat Foundation, dans une interview accordée à Sputnik.
Selon l’expert, les tests prendraient deux ans à raison de cinq tests par an, étant donné l’état des technologies en Corée du Nord.
Pour le moment, il n’y a aucune preuve du fait que Pyongyang soit en mesure de produire des missiles de longue portée.
« La Corée du Nord n’a jamais lancé de missiles d’une portée de 5 500 kilomètres capables d’atteindre des cibles situés plus loin que le Japon. Si Pyongyang effectue des essais, ils ressembleront aux lancements du missile Musudan », a déclaré Kim Dongyeop, professeur de l’Institut d’Extrême-Orient situé à Kyungnam (sud du pays), faisant référence aux nombreux échecs qu’a connus la Corée du Nord lors d’essais récents impliquant ce type de missiles.
Selon Vladimir Khroustalev, Pyongyang construit des missiles balistiques pour dissuader Washington, et non pas Séoul, alors que ce dernier utilise le programme nucléaire nord-coréen comme un prétexte pour augmenter son budget militaire.
« Les tests visant à mesurer la portée d’un missile et non pas la capacité d’une ogive nucléaire ne violent pas le traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) », a-t-il ajouté.
La Corée du Nord travaille activement à la mise au point du missile Musudan, d’une portée de 3 000-3 500 km. Huit lancements ont été effectués en 2016, dont un seul (le 22 juin) a été réussi. Pyongyang a lancé un Musudan le 20 octobre 2016, mais le missile a explosé au moment du décollage.
Source: Sputnik