Le sort de l’enfant prisonnier palestinien Ahmed Manasra a refait surface sur les réseaux à l’approche de sa date d’audience, des milliers d’internautes du monde entier partageant son histoire et exigeant sa libération.
Manasra, aujourd’hui âgé de 20 ans, a été arrêté par les forces d’occupation israéliennes en 2015 alors qu’il avait 13 ans, sous prétexte d’avoir été impliqué dans une opération à l’arme blanche menée par son cousin Hassan Khalid Manasra à l’Est d’AlQuds occupée.
Au moment de son arrestation, il avait été agressé par des colons qui l’avaient attaqué, battu et ouvert le feu sur lui.
Un colon l’avait renversé avec sa voiture, plusieurs autres lui avaient asséné des coups de pied à la tête et à l’estomac. Il avait même été visé par des coups de feu puis transporté à l’hôpital pour y être soigné. Mais sa blessure à la tête n’avait pas reçu les soins nécessaires, lui provoquant plusieurs maladies mentales.
Son cousin avait été tué par les forces israéliennes après l’attaque au couteau, mais Manasra a été condamné en 2016 à 12 ans de prison.
Cette peine a ensuite été réduite à 9,5 ans en plus d’une amende de 47 000 $ que sa famille a du mal à payer.
Manasra qui a nié toutes les accusations sur son participation présumée à l’attaque, avait été brutalement interrogé et menacé:
« Tu ne te souviens pas ? Trouvez un médecin et laissez-le l’ouvrir le crâne pour montrer s’il ne s’en souvient pas », lui avait lancé son interrogateur qui l’avait ensuite torturé avec un bracelet électrique pendant des heures.
Avant sa comparution devant le tribunal qui a eu lieu, ce mercredi 13 avril, des militants du monde entier ont plaidé pour la libération de Manasra. Or, le tribunal de l’occupation a refusé de le libérer.
Une campagne intitulée #FreeAhmadManasra a été lancée par le Palestine Global Mental Health Network en collaboration avec des experts juridiques, des militants des droits des enfants et des groupes de défense des droits des prisonniers pour sensibiliser à son cas tragique.
« Ahmad Manasra a été emprisonné dans des conditions indignes pour un enfant… Nous voulons attester du fait qu’Ahmad a été soumis à des punitions et à des abus continus, à de multiples tortures physiques, psychologiques et sociales », a déclaré le Réseau mondial de santé mentale palestinien dans un communiqué.
Depuis son arrestation, il a été victime de violences verbales et physiques, de torture et de longues périodes d’isolement cellulaire, ce qui a détérioré sa santé physique et mentale, a expliqué son avocat Khaled Zabarka dans une vidéo.
Une pétition appelant à sa libération a atteint près de 150 000 signatures en quelques jours, et des manifestations de solidarité ont eu lieu la semaine dernière au Canada et au Royaume-Uni.
Depuis 2000, ‘Israël’ a arrêté environ 12 000 enfants dont environ 200 sont toujours incarcérés dans ses geôles.
Un rapport publié par Save the Children en 2020 a révélé que 81 % des enfants détenus ont subi des coups physiques, 88 % n’ont pas reçu de soins de santé adéquats et 52 % ont été menacés de faire du mal à leur famille, alors queune grande majorité d’entre eux ont subi d’autres formes d’abus.