Après plusieurs semaines durant lesquelles la Russie a respecté en vain chaque jour plusieurs heures de cessez-le-feu pour permettre aux civils qui se trouvaient encore dans l’usine Azovstal, à Marioupol, de sortir des sous-sols où ils s’étaient réfugiés, il semble que l’implication de l’ONU et de la Croix-Rouge dans le processus a porté ses fruits.
Tant que le processus n’impliquait que la Russie et les néo-nazis du régiment Azov, l’Ukraine pouvait continuer à clamer partout que Moscou empêchait les civils de sortir de l’usine Azovstal. Mais une fois l’ONU et la Croix-Rouge impliquées dans le processus d’évacuation, suite à un accord conclu lors de la rencontre entre Vladimir Poutine et le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, l’Ukraine ne pouvait plus empêcher les civils de sortir tout en blâmant la Russie pour cela.
Le 29 avril, une première famille de trois personnes a réussi à quitter l’usine Azovstal.
Selon Donbass Insider, la famille Savin est sortie à ses propres risques. Ses membres étaient intimidés à l’idée de ne pas y arriver.
Azov ne voulait pas les laisser partir et même la direction de l’usine a contacté les militants, mais ils n’ont pas pu accepter de les laisser partir.
Mikhail, le chef de famille, a trouvé une radio dans un atelier et l’a réglée sur Vesti FM. Ce n’est qu’après avoir entendu qu’il y avait un couloir qu’ils ont décidé de sortir. Il restait encore 71 personnes dans l’atelier souterrain.
Puis le 30 avril l’évacuation s’accélère après l’arrivée de l’ONU et de la Croix-Rouge sur place. Les deux organisations ont amené des bus dédiés à l’évacuation.
Un premier groupe de 25 civils (dont 6 enfants) a quitté l’usine Azovstal mais pas via le couloir humanitaire prévu. Les gens n’étaient même pas au courant que des bus avaient été affrétés pour les évacuer.
Puis un groupe de 21 civils est sorti d’Azovstal via le couloir humanitaire prévu, et a été emmené à Bezymennoye en RPD (République populaire de Donetsk), pour vérifier leur identité, être nourris, être soignés si nécessaire, et y passer la nuit avant de partir pour la direction de leur choix (Donetsk, Russie ou Ukraine).
Le processus d’évacuation des civils hors de l’usine Azovstal s’est poursuivi 1er mai 2022, portant le total à 80 civils évacués.
Ces civils ont témoigné du fait que les soldats du régiment néo-nazi Azov ne les laissaient pas partir, les retenant de fait comme otages.
« Nous étions tous indignés, comment pouvez-vous nous retenir, si nous nous sommes volontairement cachés ici des bombardements », a raconté une des civiles.
Une autre femme qui a fui l’usine a raconté comment les soldats d’Azov ont prétendu avoir trouvé des drapeaux russes dans presque tous les appartements des civils qui se trouvaient dans le sous-sol. Cette accusation l’a fait rire, car non seulement elle n’avait pas de drapeau russe chez elle, mais elle n’avait pas plus de drapeau ukrainien chez elle, tout comme la plupart des gens qu’elle connaît. Elle conclut son témoignage en disant que les soldats d’Azov étaient agressifs envers eux.
Un soldat Tchétchène interrogé par l’agence RIA FAN a raconté comment au départ il doutait un peu de ce qui était raconté sur les soldats ukrainiens, puis à Marioupol, il a vu l’horreur. Comme ce jour où ils ont vu ces soldats du régiment néo-nazi Azov tirer dans le dos d’une mère qui tentait de fuir avec son enfant, avant d’abattre ce dernier d’une balle dans la tête.
Par Christelle Néant
Source : Donbass Insider