Le journal américain The Hill a déclaré que les États-Unis et d’autres pays occidentaux sont tombés dans le piège en raison des sanctions imposées à la Russie après le début de l’opération militaire en Ukraine.
Dans un article du journal paru le 2 Mai, le chroniqueur Brahma Chellaney estime que les sanctions n’étaient censées détruire que l’économie russe, mais en réalité elles ont créé de sérieux problèmes à ceux qui les ont imposées.
Au début, les sanctions occidentales sans précédent, dirigées par les États-Unis, contre la Russie étaient assimilées à des « armes économiques de destruction massive » qui auraient dû finir par détruire l’économie russe, mais en fait, les sanctions sont devenues une arme à double tranchant, car tout en nuisant à la Russie, elles imposent des coûts à leurs auteurs.
Selon le journal, les sanctions ont fait monter les prix mondiaux des matières premières et de l’énergie et ont, en fait, entraîné une augmentation des revenus pour Moscou, malgré la baisse significative de ses exportations.
D’un autre côté, la hausse des prix internationaux, par le biais de l’inflation, signifie des problèmes politiques chez ceux qui sont à l’origine des sanctions.
D’autre part, malgré l’isolement de la Russie des artères financières mondiales, le rouble russe s’est considérablement redressé grâce à l’intervention de l’État, souligne The Hill.
En outre, les sanctions contre la Russie se sont retournées contre les devises d’autres pays, comme le Japon, qui paie désormais le prix de son adhésion au leadership des États-Unis face à la Russie. Le yen japonais (la troisième devise la plus échangée au monde) est tombé à son plus bas niveau en 20 ans par rapport au dollar américain. Cette année, il se classe comme la devise le moins performante parmi les 41 devises suivies.
Pendant ce temps, l’hyperinflation et les bouleversements de la chaîne d’approvisionnement menacent les bénéfices des entreprises occidentales, tandis que la hausse des taux d’intérêt pour freiner l’inflation aggrave davantage la situation désastreuse pour les consommateurs.
À l’approche de problèmes économiques majeurs, le mois d’avril est devenu le pire mois pour Wall Street depuis le déclenchement de la pandémie en mars 2020, le S&P 500 ayant chuté de 8,8 % en avril.
Au cours des deux premiers mois de la guerre en Ukraine, ceux qui ont imposé les sanctions ont en fait aidé la Russie à presque doubler ses revenus à environ 62 milliards d’euros en leur vendant des combustibles fossiles.
Selon un rapport du groupe de réflexion enregistré en Finlande, le Centre de recherche sur l’énergie et l’air pur, l’Union européenne représentant à elle seule 71% des achats de carburant russe au cours de cette période.
Les importations de l’UE de gaz, de pétrole et de charbon en provenance de Russie ont totalisé environ 44 milliards d’euros au cours de cette période de deux mois, contre environ 140 milliards d’euros pour l’ensemble de l’an 2021.
Le journal a également souligné que les vrais perdants du conflit entre la Russie et l’OTAN sont les pays les plus pauvres, qui subissent de plein fouet les répercussions économiques, du Pérou au Sri Lanka, la hausse des prix du carburant, des denrées alimentaires et des engrais ayant déclenché de violentes manifestations. De même, les problèmes d’endettement se sont aggravés dans de nombreux pays pauvres.
Source: Médias