Des centaines de colons extrémistes israéliens ont opéré une incursion sur l’esplanade des mosquées dans la ville sainte d’al-Qods, et des accrochages s’en sont suivis avec les Palestiniens qui tentent de maintenir une présence permanente dans ce troisième lieu saint de l’Islam pour le protéger des tentatives de sa judaïsation.
792 d’entre eux sont entrés sur l’esplanade, a assuré le directeur waqf islamique dès les premières heures de la matinée, entre 7 heures et 11 heures.
Ils étaient sous la protection des policiers de l’occupation, et s’étaient infiltrés en 13 groupes successifs pendant ces 4 heures.
L’un de ces groupes était conduit par l’extrémiste Yehudah Glick qui est le directeur de HALIBA, « Le projet pour la liberté juive sur le Mont du Temple ». Il est partisan du droit des Juifs à prier sur l’esplanade des Mosquées ou Mont du Temple, et appelle à la reconstruction du Troisième temple de Jérusalem.
A la Knesset, le député israélien Itamar Ben-Gvir a déclaré qu’il est temps d’édifier une synagogue juive dans les cours de la mosquée al-Aqsa.
En vertu d’un statu quo tacite, les non-musulmans peuvent se rendre sur l’esplanade mais sans y prier, mais les colons juifs sont de plus en plus nombreux à s’y rendre et à prier furtivement, suscitant des craintes d’une remise en cause de ce statu quo chez de nombreux palestiniens musulmans. Ils s’approchent de plus en plus de l’édifice de la mosquée al-Aqsa et se rassemblent dans l’une de ses cours.
Selon le Jerusalem Post, le groupe auquel s’est joint son correspondant, ainsi qu’un certain nombre d’autres groupes qui ont visité le site jeudi, ont refusé à plusieurs reprises d’écouter les instructions de la police et ont chanté des prières et l’hymne national israélien malgré les demandes répétées des agents de suivre les règlements de police qui interdisent la prière visible et tout symbole national. Certains militants ont également réussi à agiter des drapeaux israéliens sur le site avant d’être rapidement évacués par la police.
Cheikh Akrama Sabri, l’orateur de la mosquée al-Aqsa, a néanmoins assuré que les protecteurs de la mosquée ont empêché les colons d’apporter avec eux les drapeaux israéliens.
Une autre incursion avait eu lieu dans la nuit de mercredi à jeudi entre 1h et 2h après minuit, de la part de 150 colons.
Le dirigeant du Hamas Ismail Haniyé a déclaré que la bataille engagée dans la mosquée al-Aqsa n’est pas lié à un évènement précis. « La bataille est ouverte et s’étend dans le temps et dans l’espace sur la terre de la Palestine », a-t-il ajouté, selon Paltoday.
Et de poursuivre : « notre but ultime est de faire avorter le partage temporel et spécial de la mosquée bénie al-Aqsa de la part de l’occupation israélienne. Notre peuple est capable de le faire ».
Même évaluation de la part du patriarche Atallah Hanna a de nouveau condamné les assauts contre la mosquée al-Aqsa, faisant savoir que « cette agression nous touche nous tous, ceci illustre la férocité de la colonisation et son racisme. Son but consiste à changer le caractère de cet endroit temporellement et spécialement ».
Selon un photographe de l’AFP sur place, la police a renforcé sa présence devant la mosquée al-Aqsa située sur l’esplanade.
Des témoins palestiniens ont pour leur part indiqué que les forces d’occupation ont agressé les femmes et les personnes du troisième âge.
Elles ont arrêté une jeune franco-algérienne et battu son frère.
Des policiers de l’occupation ont aussi assiégé la salle de prière al-Qibli, de la mosquée al-Aqsa où maitiennent une présence permanente à tour de rôle un certain nombre de femmes et d’hommes palestiniens.
Depuis la mi-avril, des heurts entre policiers israéliens et manifestants palestiniens ont fait près de 300 blessés, en grande majorité des Palestiniens.
Il y a eu en outre 500 arrestations pour la seule ville sainte pendant le mois d’avril dernier, a indiqué le Centre palestinien des études sur les détenus.
Le centre a précisé que durant ce mois, 1000 palestiniens ont été arrêtés sur l’ensemble du territoire de la Palestine occupée, dont 92 enfants et 15 femmes.
Source: Divers