Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a mis en garde contre une famine mondiale qui se poursuivra pendant plusieurs années, en raison de la guerre en Ukraine.
« Le monde pourrait faire face à une pénurie alimentaire mondiale dans les mois à venir, si les exportations ukrainiennes ne sont pas rétablies aux niveaux d’avant-guerre qui se poursuit depuis le 24 février », a-t-il averti sur le compte Twitter de l’organisation internationale ce jeudi 19 mai.
Lors d’une réunion ministérielle sur la faim au siège des Nations Unies à New York mercredi, M. Guterres a déclaré que la guerre a exacerbé l’insécurité alimentaire dans les pays pauvres en raison de la hausse des prix qu’elle a occasionnée.
Selon lui, ce conflit « menace de pousser des dizaines de millions de personnes au bord de l’insécurité alimentaire, avec pour conséquence la malnutrition, la faim massive et même la famine ».
« En seulement deux ans, le nombre de personnes souffrant d’insécurité alimentaire aiguë a doublé, passant de 135 millions avant le début de la pandémie à 276 millions aujourd’hui », a-t-il ajouté.
Et de poursuivre : « Il y a suffisamment de nourriture dans notre monde si nous travaillons ensemble. Mais si nous ne résolvons pas ce problème aujourd’hui, nous serons confrontés au spectre d’une pénurie alimentaire mondiale dans les mois à venir ».
La guerre a entraîné la coupure des approvisionnements depuis ports ukrainiens, lesquels exportaient auparavant d’énormes quantités d’huile de tournesol et de céréales telles que le maïs et le blé, ce qui a entraîné une baisse de l’offre mondiale et, par conséquent, la hausse des prix des alternatives.
« La Russie doit autoriser l’exportation sûre et sécurisée des céréales stockées dans les ports ukrainiens », a déclaré António Guterres.
Il a ajouté qu’il est également possible « d’explorer des voies de transport alternatives » depuis la voie maritime pour exporter ces céréales stockées, notamment dans la ville côtière d’Odessa sur la mer Noire.
Il a averti qu’il n’y a pas de solution efficace à la crise alimentaire sans réintégrer la production alimentaire en Ukraine avec des engrais produits par la Russie et la Biélorussie sur le marché mondial.
Les engrais russes ne sont pas soumis aux sanctions imposées par l’Occident à Moscou depuis le début de la guerre.
Guterres a révélé qu’il menait des « contacts approfondis » avec la Russie, l’Ukraine, les États-Unis et l’Union européenne pour rétablir les exportations alimentaires à des niveaux normaux.
« Je suis optimiste, mais il reste encore un long chemin à parcourir, et les implications sécuritaires, économiques et financières complexes nécessitent de la bonne volonté de toutes parts », a-t-il déclaré.
La Russie et l’Ukraine produisent 30% des approvisionnements mondiaux en blé. Avant la guerre, l’Ukraine était considérée comme le grenier du monde, exportant 4,5 millions de tonnes de produits agricoles par mois via ses ports.
Pour arrêter son opération militaire en Ukraine, la Russie souhaite que ce pays reste neutre, et renonce à ses projets de rejoindre des blocs militaires, notamment l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN), ce que Kiev considère comme une ingérence dans sa souveraineté.
Source: Médias