Le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou a affirmé, ce mardi 7 juin, que l’armée russe avait « totalement libéré » les zones résidentielles de Severodonetsk, ville de l’est de l’Ukraine et actuel épicentre des combats dans la région.
« Les zones résidentielles de Severodonetsk ont été totalement libérées », a-t-il déclaré durant un briefing diffusé à la télévision, ajoutant que « la prise de contrôle de sa zone industrielle et des localités voisines se poursuit ».
La bataille faisait rage, lundi, à Severodonetsk, soumise à un intense feu russe où le président ukrainien reconnaît une situation « difficile ».
Les forces ukrainiennes « tiennent bon » à Severodonetsk, mais les Russes y sont « plus nombreux et plus puissants », si bien que la situation est « difficile » sur le front oriental, a déclaré Volodymyr Zelensky devant des journalistes à Kiev.
Le ministère russe de la Défense a auparavant déclaré dans un communiqué, que « des unités de l’armée ukrainienne ont subi de lourdes pertes lors des batailles pour le contrôle de Severodonetsk », indiquant qu’elles effectuent actuellement « un repli vers Lyssytchansk, la grande ville voisine. »
Severodonetsk est la plus grande agglomération encore aux mains des Ukrainiens dans la région de Lougansk, où les soldats russes ont avancé ces dernières semaines.
Pour la Russie, mettre la main sur cette ville serait déterminant en vue d’une conquête de l’intégralité du vaste bassin houiller du Donbass, déjà en partie tenu par des séparatistes prorusses depuis 2014.
Préserver la vie de ceux qui abandonnent leurs armes
Par ailleurs, le porte-parole du ministère russe de la Défense, Igor Konachenkov, a déclaré : «Près de la localité de Bogoroditchnoïé, des nationalistes, afin d’empêcher la retraite des forces armées ukrainiennes, ont fait sauter le pont sur la rivière Seversky Donets et ont mis en place une unité de barrage. Néanmoins, 2 bataillons de l’armée ukrainienne ont abandonné leurs armes et traversé la rivière à la nage, puis se sont dispersés.»
«Ils ont bien fait, ce n’est pas de la lâcheté mais la réticence à défendre le régime de Kiev avec les nationalistes à sa tête. Ils ont préservé leur vie. Nous appelons toutes les personnes normales des forces armées ukrainiennes et de la défense territoriale à suivre leur exemple. De notre côté, nous leur garantissons la vie et la liberté», a-t-il ajouté.
Il convient de noter que le ministère russe de la Défense a fait savoir que «depuis le début de l’opération russe en Ukraine le 24 février, 190 avions 190, 129 hélicoptères, 1 127 drones, 330 systèmes de défense aérienne, 3 424 chars et autres véhicules blindés de combat, 473 systèmes LRM, 1 795 canons d’artillerie avaient été détruits.»
Moscou met en garde les Occidentaux sur les armes
A Moscou, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a à son tour mis en garde les pays occidentaux contre des livraisons à Kiev d’armes de longue portée.
« Plus les armes de longue portée que vous livrerez seront performantes, plus nous repousserons loin de notre territoire les lignes » ukrainiennes, a averti M. Lavrov lundi au cours d’une conférence de presse en ligne.
La veille, c’était le président Vladimir Poutine qui avait menacé de frapper « des sites que nous n’avons pas visés jusqu’à présent », si de telles armes étaient fournies.
Cela n’a pas empêché Londres d’annoncer lundi la livraison de lance-roquettes M270 MLRS d’une portée de 80 kilomètres, en complément des Himars de même portée promis la semaine dernière par Washington.
Les experts militaires soulignent que cette portée est légèrement supérieure à celle des systèmes analogues russes, ce qui permettrait aux forces ukrainiennes de frapper l’artillerie adverse en restant hors d’atteinte.