Une délégation militaire et de sécurité russe a rencontré les dirigeants de la milice kurde des Forces démocratiques syriennes (FDS) dans le gouvernorat de Hassaké pour discuter des menaces turques contre les villes et villages de la bande frontalière, ont révélé des sources pour la télévision libanaise d’information al-Mayadeen
La délégation est arrivée à bord d’un avion militaire privé à l’aéroport de Qamichli et a rencontré les dirigeants des FDS dans la station balnéaire de Life Stone, à l’ouest de Hassaké. Elle a pris acte du point de vue des dirigeants des FDS sur les récentes menaces turques, au moment où le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov se trouvait à Ankara.
Dans un communiqué publié le 5 juin, la direction des FDS avait annoncé qu’elle œuvrait pour coordonner avec l’armée syrienne afin de faire face aux menaces turques dans le nord du pays, assurant qu’elles sont «graves ».
Selon le communiqué, « le Conseil militaire des FDS a tenu une réunion extraordinaire, en présence des chefs des conseils militaires et des factions pour discuter des derniers développements dans les régions du nord et de l’est de la Syrie, à la suite des menaces turques d’une éventuelle invasion ciblant la région ».
Il a poursuivi : « Au cours de la réunion, le commandement général a été largement informé des détails des attaques turques qui avaient visé dans le passé les régions de Tal Tamr, Zarkan, Manbij et al-Shahba. Les commandants des conseils militaires de ces régions ont expliqué les conditions récentes, leur impact sur la vie des civils et les moyens de les protéger. »
Le communiqué ajoute que « les Forces démocratiques syriennes accordent la priorité à la désescalade et au respect des accords, soulignant en même temps la volonté des forces de protéger la région et ses habitants de toute attaque éventuelle ».
Et de conclure : « la réunion a assuré que l’éventuelle invasion turque affectera la stabilité et l’unité des territoires syriens. Raison pour laquelle, afin de la contrecarrer, il ne faudra pas se limiter aux zones ciblées, mais élargir le champ d’action pour inclure d’autres zones à l’intérieur des territoires syriens occupés ».
Le jeudi 2 juin dernier, le commandant en chef des FDS Mazloum Abdi, a mis en garde sur Twitter contre toute agression turque contre le nord de la Syrie, indiquant « qu’elle affectera négativement les opérations militaires contre Daech ».
Abdi a déclaré à « Reuters » que « les FDS coordonneront avec les forces gouvernementales syriennes pour repousser toute invasion turque du nord de la Syrie », notant que ses forces sont « ouvertes » à travailler avec les forces du pouvoir syrien pour lutter contre la Turquie, mais il a souligné qu’il y avait n’est pas nécessaire d’envoyer des forces supplémentaires.
Il a ajouté : « La principale chose que l’armée syrienne pourrait faire pour défendre le territoire syrien est d’utiliser des systèmes de défense aérienne contre les avions turcs ».
Le 4 juin, il a déclaré qu’il tenait des réunions avec la coalition internationale, la Russie et le gouvernement syrien, pour discuter des menaces turques concernant le lancement d’une nouvelle opération militaire à l’intérieur du territoire syrien.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan avait annoncé que « la Turquie va nettoyer les zones de Tel Rifaat et de Manbij dans le nord de la Syrie des terroristes », révélant pour la première fois les objectifs de la nouvelle incursion turque.
Depuis 2016, Ankara a mené 4 opérations dans le nord de la Syrie occupant des centaines des centaines de kilomètres carrés de terrain, sur une profondeur de 30 kilomètres de large.
Source: Médias