Les tensions dans la péninsule coréenne «sont essentiellement dues aux Etats-Unis», a déclaré le 8 juin l’ambassadeur chinois à l’ONU, Zhang Jun, jugeant que Washington n’avait «pas une réponse appropriée» face à Pyongyang et conservait «un discours de pressions».
Pékin et Moscou avaient bloqué le 26 mai au Conseil de sécurité un projet de résolution américain imposant de nouvelles sanctions à la Corée du Nord en représailles à ses multiples tirs de missiles balistiques depuis le début de l’année.
Des sanctions que le diplomate chinois a appelé à alléger, tout comme l’ambassadrice adjointe de la Russie, Anna Evstigneeva.
La Corée du Nord a besoin de davantage d’aide humanitaire et l’Occident doit arrêter de mettre la responsabilité des tensions sur Pyongyang, a-t-elle expliqué.
Au nom des Etats-Unis, l’ambassadeur adjoint Jeffrey DeLaurentis a prétendu que les sanctions et la proposition d’en ajouter sont une réponse au comportement nord-coréen.
«Nous recherchons un dialogue avec Pyongyang sans conditions préalables. Nous avons également transmis ce message par des canaux privés, y compris via des messages personnels de hauts responsables américains à de hauts responsables nord-coréens», a-t-il déclaré.
L’Ambassadeur de Corée du Nord à l’ONU, Kim Song a justifié les essais militaires de son pays en soulignant que la Charte des Nations unies prévoyait «explicitement le droit de chaque Etat à assurer sa propre défense de manière individuelle ou collective».
Pour l’Union européenne au contraire, comme pour le Japon et la Corée du Sud, ils représentent un mépris flagrant à l’égard de la communauté internationale et des résolutions de l’ONU.
Les sanctions sont «un outil essentiel» pour le Conseil de sécurité dans des crises, a fait valoir le représentant de l’UE, l’ambassadeur suédois Olof Skoog.
Justification du veto
La Chine et la Russie ont par ailleurs sommé lors de ce débat les utilisateurs d’un veto au Conseil de sécurité de venir l’expliquer devant les 193 membres de l’Organisation.
L’obligation faite aux membres permanents du Conseil de sécurité de venir expliquer leur recours au veto devant l’Assemblée générale de l’ONU a été instituée par une résolution adoptée par cette instance le 26 avril à l’initiative du Liechtenstein.
Depuis le premier veto jamais utilisé (par l’Union soviétique en 1946 sur le dossier syrien et libanais), la Russie y a recouru 144 fois, loin devant les Etats-Unis (86 fois), le Royaume-Uni (30 fois), la Chine (19 fois) et la France (18 fois).
Source: Avec RT